Et si on chouchoutait davantage notre foie ?

Et si on chouchoutait davantage notre foie ?

Notre foie joue un rôle fondamental dans notre santé, pourtant on a tendance à le négliger. En plus de détoxifier notre organisme et de réguler notre glycémie, il joue un rôle indispensable dans la digestion. Comment en prendre soin et savoir s’il est en danger ?

Organe mystérieux, identifié par les Grecs anciens comme le siège de nos émotions, le foie est le seul organe de notre corps capable de se régénérer. Il abat chaque jour un travail titanesque : il purifie, synthétise, stocke, régule… et nous aiderait même à perdre du poids et à vieillir moins vite… Toutefois, pour être au maximum de ses performances, le foie a besoin lui-même lui aussi d’être dépollué, afin de prévenir plusieurs pathologies qui lui sont associées : Cirrhose, Hépatites, Cancer, Maladie de Wilson, Stéatose mais aussi le Nash, autrement dit la maladie du « foie gras » non alcoolique.

De multiples fonctions vitales

Cet organe mal connu est pourtant le plus volumineux de notre organisme, après la peau. Saviez-vous qu’il pèse environ 1,5 kg ? Auxquels il faut ajouter les 800 grammes de sang généralement présents à l’intérieur. Il se situe à droite du thorax, sous les côtes. Une des premières fonctions vitales du foie, c’est son rôle dans la régulation de la glycémie. Richement vascularisé, il aide à maintenir un taux de sucre relativement stable dans le sang. C’est pour cette raison qu’il stocke en permanence 25 à 30 % des réserves de sucre de l’organisme qui serviront directement à alimenter le cerveau en cas de besoin. C’est lui qui fabrique aussi 75 % du cholestérol indispensable à la fabrication des hormones sexuelles, mais aussi de la vitamine D (très importante pour lutter contre l’inflammation, optimiser notre immunité, lutter contre les troubles dépressifs…). Précisons qu’un excès de cholestérol total n’est dangereux que si le taux d’HDL (qui ramène le cholestérol oxydé vers le foie pour être épuré) est trop bas et encore s’il existe des facteurs de risque. Le foie joue également un rôle indispensable dans la digestion, dans la mesure où il fabrique la bile (plus précisément les acides biliaires) », explique le Dr Guillaume Le Roux, Chirurgien digestif et hépato-biliaire à la clinique mutualiste de la porte de l’Orient (à Lorient). Sans oublier son rôle majeur dans la détoxification de notre organisme, sachant qu’il va nous débarrasser de tous les produits toxiques (pesticides, perturbateurs endocriniens…). Mais aussi ceux qui se trouvent dans l’air que nous respirons ou dans les produits que nous mettons sur la peau.

Quels sont les principaux facteurs qui peuvent altérer son fonctionnement ?

Les méfaits de l’alcool sur le foie sont relativement connus. Pourtant, cet organe métabolise 90 % de l’alcool consommé. Quelles en sont les conséquences ? « Cela augmente la synthèse d’une enzyme qui contrôle la synthèse des acides gras (triglycérides) et du cholestérol. Petit à petit, le foie est farci, autrement dit, envahi de petits îlots d’acide gras, avec un risque à terme de cirrhose », ajoute le Dr Guillaume Le Roux. Par ailleurs, une consommation trop importante de sucres comme le saccharose ou le fructose peut également engraisser notre foie… c’est ce qu’on appelle la NASH (stéatose hépatique non alcoolique), ou encore « maladie du foie gras » ou « maladie du soda ». Elle toucherait entre 25 et 30 % de la population selon les données du CHU de Lyon *. La NASH est due à l’accumulation de graisse dans le foie liée à de mauvaises habitudes alimentaires et à la sédentarité. Cette maladie ne cesse de gagner du terrain. Les sucres non brûlés seront préparés sous forme de Triglycérides avant d’être acheminés vers le tissu adipeux pour former des réserves.
Heureusement, le foie a la capacité de se régénérer. On peut retarder l’évolution avec une bonne hygiène de vie », précise Guillaume Le Roux. Régulièrement, il réalise des interventions chirurgicales pour pallier des complications de la NASH, pouvant aller jusqu’à un cancer du foie.

Comment agir pour garder (ou retrouver) un foie en bonne santé ?

D’où l’intérêt d’éviter d’en arriver là. Et la bonne nouvelle, c’est que tant que le foie n’est pas en fibrose, on peut agir. Autrement dit, un foie gras c’est réversible… La première chose à faire est de réduire la consommation de sucre, de limiter la consommation de pain, de privilégier les fruits et légumes bio qui contiennent moins de pesticides et impliquent donc moins de travail pour le foie. Certaines plantes comme l’artichaut et le pissenlit ont la réputation d’être utiles pour détoxifier le foie. La perte de poids et la pratique d’une activité physique régulière sont l’une des solutions privilégiées pour améliorer le bilan hépatique. Cela permet de brûler les graisses et de prévenir les deux facteurs qui favorisent l’apparition de stéatose hépatique, à savoir la résistance à l’insuline et le diabète de type 2 », explique Guillaume Le Roux. Pas nécessairement besoin de faire de l’aérobic, la marche à pied est déjà un bon exercice si elle est régulière.

 Source : 08/06/2023 Journée mondiale de la maladie du foie gras ou NASH

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