Alors que se tient la Journée Européenne de la Dépression, l’Association France-Dépression a souhaité sensibiliser le grand public au syndrome d’épuisement professionnel, plus connu sous le terme de “burn-out”.
Les chiffres parlent d’eux mêmes : la souffrance psychique liée au travail est en constante augmentation. On estime qu’elle touche aujourd’hui près de 480 000 salariés en France, selon une récente étude de l’INVS. A noter : la fréquence des troubles associés augmente avec l’âge. S’agit-il d’un phénomène de société ? D’une nouvelle maladie professionnelle? Faut-il y voir la conséquence d’une addiction au travail ou d’une réaction au stress ? Et surtout quelles sont les actions de prévention à mettre en place?
Responsabiliser les managers
Ces questions sont prises en considération au plus haut niveau puisqu’un rapport vient d’être remis au gouvernement, le rapport Mettling, pour tenter de légiférer sur un droit à la déconnexion. L’événement était d’ailleurs soutenu par le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes mais aussi par la Cité de la Santé. Placé sous le Haut Patronage de Jean-Paul Delevoye, Président du Conseil économique, social et environnemental, cette conférence a permis de mettre en lumière la façon de gérer au mieux les risques psychosociaux face aux impératifs managériaux. Patrick Légeron, psychiatre au Centre Hospitalier Sainte-Anne, et auteur d’un rapport sur les risques psychosociaux pour le Ministère du travail a présidé deux tables rondes, l’une sur la réalité et les enjeux du burn-out, l’autre sur les actions de prévention à déployer. Aux côtés de nombreux spécialistes (épidémiologiste, médecin du travail, psychologue, avocat, chercheurs et DRH), il a tenté de dresser des pistes de réflexion.
Reste à espérer qu’elles déboucheront sur des actions concrètes, mais force est de constater que ces troubles font désormais l’objet d’une véritable reconnaissance. De quoi redonner quand même le sourire !