Nombreux sont les patients qui se plaignent du manque de psychologie des médecins, à fortiori lorsqu’il s’agit d’annoncer une pathologie grave. Pour y remédier, le Dr Stéphane Supiot a eu l’idée d’un projet innovant, qui lui a d’ailleurs valu d’être lauréat de la fondation Roche cette année. « Nous avons mis en place une formation pour les étudiants en cinquième année de médecine. Il s’agit de leur apprendre comment annoncer une mauvaise nouvelle à un patient», explique-t-il.
L’originalité de la démarche consiste à faire intervenir un patient, lui aussi atteint d’un cancer, et qui vient témoigner de son vécu auprès du patient qui vient d’apprendre sa maladie. Il raconte par exemple quels sont les points qui ont été les plus douloureux, comment il les a surmonté…
Mais annoncer un pareil diagnostic ne s’improvise pas. C’est pourquoi le Dr Stéphane Supiot s’est rapproché des acteurs de la ligue d’improvisation de Nantes: « Nous écrivons des scénarios, dans le cadre desquels les étudiants jouent le rôle des médecins, et les acteurs, celui des malades. Nous les mettons vraiment en situation puisque les premiers consultent dans notre institut, tandisque les seconds patientent en salle d’attente. Puis une fois qu’ils sont face à face, nous filmons l’entretien». Angélique Bonnaud Antignac, psychologue, décrypte ensuite ces vidéos. Il ne s’agit pas de démolir les étudiants, mais au contraire de les rassurer car ils se trouvent souvent mauvais. Et de les accompagner pour qu’ils se perfectionnent. Les acteurs sont aussi invités à témoigner sur leur ressenti. Ont-ils le sentiment d’avoir été écouté ? Compris ? « Ensuite, un médecin cancérologue sénior apporte lui aussi son point de vue. C’est important d’avoir un retour d’un pair dans le cadre d’une évaluation non sanctionnante», conclut Stéphane Supiot.
Le Journal de 20h de France 2 avait diffusé le 28 septembre 2011 un reportage sur cette initiative. Ce sujet peut être visionné sur le site de la fondation de l’université de Nantes en cliquant ici La vidéo se situe en bas de page.
Retrouvez prochainement le témoignage d’Angélique Bonnaud Antignac, psychologue, et de Pierre Pottier, qui interviendront sur les deux autres volets de ce projet.