Marie fait partie des premiers patients français à avoir bénéficié de cette révolution thérapeutique qui consiste à modifier génétiquement les cellules immunitaires pour combattre la maladie.
Ce sont mes cellules qui ont appris à se défendre contre le cancer !
résume cette femme de 41 ans qui ose à peine se réjouir tant elle a connu de « douches froides » à chaque récidive. C’est en 2016 qu’elle apprend qu’elle est atteinte d’un lymphome. Depuis, elle a connu plusieurs hospitalisations. Alors qu’elle s’apprête à bénéficier d’une greffe de moelle avec son frère comme donneur, elle apprend qu’un traitement mis au point aux Etats-Unis pour traiter les patients atteints de cancers très résistants vient d’arriver en France.
Plus précisément, il s’agit des cellules CAR-T. CAR pour Chimeric Antigen Receptor – récepteur antigénique chimérique. Et T comme lymphocytes T, une famille de globules blancs. Autrement dit, il s’agit de lymphocytes T génétiquement modifiés pour lutter contre le cancer. Pour simplifier, on peut dire qu’on intègre à leur surface des détecteurs créés pour « démasquer » les cellules cancéreuses et les détruire.
Pendant 5 heures, Marie subit un prélèvement de lymphocytes. Un mois plus tard, on lui réinjecte ces cellules modifiées. Cette fois-ci, cela ne prend que 5 minutes. Mais rapidement, elle pâtit d’une baisse de tension et de l’apparition de fièvre. L’équipe médicale ne lui a pas caché les risques liés à cette manipulation des défenses immunitaires, mais elle garde espoir. Cette « pionnière » sait que la greffe, seule alternative, comporte des dangers tout aussi importants.
Son optimisme s’avère payant, puisqu’un mois plus tard, les résultats de l’imagerie sont bons.
Les cellules qui ont appris à se défendre contre le cancer restent des mois dans le corps et apprendraient même aux autres à se défendre !
explique Marie. Elle reconnaît toutefois avoir des effets secondaires neurologiques avec de légers troubles de l’équilibre quand elle marche. Mais à ses yeux, ce n’est rien à côté du plaisir de profiter de ses filles de 7 et 12 ans avec lesquelles elle a pu partir en vacances. Elle confie que c’est surtout pour elles qu’elle s’est accrochée…
Davantage de patients devraient pouvoir bénéficier de ce traitement dans les prochains mois grâce à l’autorisation de mise sur le marché au niveau européen. En attendant, l’accès temporaire pour les malades français a été considérablement simplifié. Et Marie, elle, a repris confiance…
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