A la veille de la journée de la femme, il est bon de rappeler qu’aujourd’hui, en France, la gent féminine représente près de 40% des médecins. En 2022, elles seront majoritaires !
Longtemps, on a entendu dire que les femmes ne s’inscrivaient en médecine que pour trouver un mari, regrette Geneviève Derumeaux, chef de service de cardiologie aux Hospices civils de Lyon. Ce temps là est révolu, d’autant que dans les facs de médecine, les filles sont largement plus nombreuses. Elles représentent 60% des amphis ! La longueur des études, incompatibles avec un projet matrimonial, était jusqu’alors un obstacle de taille. Mais à l’heure où les femmes se marient plus tard, et où les hommes s’impliquent davantage dans le foyer, la voie est désormais libre !
« Les femmes sont entrées en douceur, sans faire de bruit. Et en prenant des places laissées vacantes par les hommes », souligne Anne-Chantal Hardy, sociologue et directrice de recherches au CNRS. Elle observe que les hommes se sont davantage orientés vers le business et l’entreprise.
Il va falloir que les établissements de santé s’adaptent pour leur permettre d’organiser leur temps de travail en fonction de leur vie de famille. Car nombreuses sont les femmes médecins qui déplorent de ne pas assez voir leurs enfants. L’aspiration à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle concerne d’ailleurs toute la société, hommes et femmes confondus.
A noter toutefois, les femmes n’ont pas encore pris le pouvoir dans le monde de la médecine. Les postes de professeurs et d’enseignants restent encore largement monopolisés par les hommes.
Une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), de mars 2012, révèle que les femmes ont un goût plus prononcé pour le salariat d’une part, et s’orientent plus volontiers vers des postes de généralistes d’autre part. La proportion de femmes est particulièrement élevée en médecine du travail (71 %), gynécologie médicale (70 %), dermatologie (67 %), pédiatrie (64 %) ou en santé publique (60 %). À l’inverse, les femmes ne représentent qu’un anesthésiste sur trois ou un chirurgien sur cinq !