Faire du sport quand on souffre de polyarthrite rhumatoïde

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Faire du sport quand on souffre de polyarthrite rhumatoïde

Peut-on faire du sport lorsque l’on est atteint de polyarthrite rhumatoïde ?

Si la pratique d’un sport n’est pas incompatible avec cette maladie rhumatismale, la douleur, la raideur et l’inflammation obligent souvent le malade à arrêter un sport qu’il pratiquait avant la survenue de la maladie. Les mouvements peuvent amplifier la douleur, et la fatigue empêcher la pratique sportive au même niveau. Mais l’activité physique, et particulièrement l’activité sportive restent nécessaires dans presque tous les états de santé. Il ne s’agit pas pour la personne de continuer forcément un sport avec les mêmes exigences ou performances, mais de conserver, de modifier ou d’adopter une activité physique qui contribuera à se sentir mieux, et pourra éviter la survenue des complications.

Les bénéfices de l’activité physique sont nombreux, beaucoup plus que ses contre-indications.

Tout exercice physique modéré, adapté à la phase et la sévérité de la maladie est tout à fait favorable, et n’ « use » pas les articulations. Notons que la polyarthrite rhumatoïde n’a pas pour cause une utilisation, même intensive, des articulations, mais répond à des mécanismes immunitaires du corps.

Les articulations sont soutenues par les muscles et tendons qui les entourent, et ceux-ci ont besoin de mouvement pour leur entretien. Même – et surtout ! – si une articulation nécessite une chirurgie orthopédique réparatrice, par exemple une prothèse, il est impératif de conserver et d’entretenir le muscle, dont la masse et la qualité permettront un meilleur rétablissement et une rééducation plus rapide.

De plus, prendre soin de son coeur est recommandé quand on souffre de polyarthrite rhumatoïde, car les maladies inflammatoires surexposent à des risques pour celui-ci. L’exercice physique contribue à la santé cardio-vasculaire, par le contrôle du poids et l’augmentation de la capacité respiratoire notamment.
Bénéfice supplémentaire, l’exercice physique, par la sécrétion d’endorphines aide à lutter contre la douleur, et ré-entraîne à l’effort, donc à lutter contre la fatigue due à la maladie rhumatismale.

Face à l’enchaînement douleur / baisse d’activité / fatigue / baisse de la qualité de sommeil, l’activité physique rompt le cercle vicieux, la plupart du temps en permettant au malade de retrouver par l’effort « une saine fatigue » qui facilite l’endormissement, sans doute par l’action des endorphines. Ces endorphines sont aussi des anti-stress naturels, et modulent l’activité respiratoire et cardiaque du corps pour adapter son fonctionnement à l’effort.

Enfin, on sait par des études réalisées dans d’autres maladies chroniques, que l’on supporte mieux les traitements de fond, et leur efficacité peut même être supérieure, si l’on continue à pratiquer une activité physique, ou si l’on s’adonne à un sport adapté.

L’activité physique et sportive est aussi une occasion d’avoir une activité de plein-air et de bénéficier de l’ensoleillement (par exemple pour la synthèse de la vitamine D, à ne pas négliger pour sa santé et contre la douleur), et de créer ou conserver du lien social et lutter contre l’isolement de la personne malade.

La plus grande difficulté pour la personne atteinte de polyarthrite rhumatoïde est peut-être de faire comprendre à son entourage ces bénéfices et cette nécessité de la pratique d’un exercice physique.

Pratiquer ensemble une activité physique adaptée, c’est aussi une bonne occasion d’exposer à son entourage l’importance du sport pour tous, et de parler de la maladie dans un contexte favorable et plus valorisant pour le malade que lorsque l’on centre le discours sur la douleur ou les limitations dues à la maladie rhumatismale.
Il faudra aussi accepter, et faire accepter, que la pratique sportive devra être modifiée ou suspendue en fonction de la maladie et des poussées. L’activité sportive ne doit pas amplifier les symptômes comme la douleur, le gonflement, ni au moment de la pratique ni à distance de celle-ci, comme par exemple un enraidissement après le repos.

Alors, la bonne résolution pour la rentrée, c’est de reprendre ou d’adopter une pratique sportive adaptée à la maladie. A mettre à l’agenda de la prochaine visite chez le rhumatologue et le kinésithérapeute, qui sauront conseiller sur la pratique adaptée et encourager le patient…

Tout vrai sportif n’a-t-il pas besoin de supporters ?

Source : Polyarthrite rhumatoïde, un autre regard sur la maladie

Photo : Fotolia