Pierre Mainville travaille depuis 37 ans dans le domaine de l’évaluation et du traitement de la douleur chronique. Avec Marie-Eve Poirier, psychologue, ils ont évoqué lors d’une conférence la question de la douleur chronique qui touche environ 20 % de la population française.
Les trois quarts des personnes touchées par ce phénomène ont des douleurs allant de modérées à moyennes. Selon le Dr Mainville, le problème va s’accentuer car la population vieillissante aura de plus en plus à vivre avec des maux permanents. L’âge moyen des personnes atteintes est de 55 ans. Pour lui, la douleur est une maladie, mais avec un caractère biopsychosocial. Certaines personnes sont prédisposées au stress ou à la douleur. La détresse psychologique est un facteur de risque important.
Mme Poirier observe quant à elle que 50 % des douleurs chroniques sont postchirurgicales : «Elles peuvent commencer de deux à six mois après un incident. Elle est comme un système d’alarme qui continue de sonner même si nous entrons le bon code pour l’arrêter. Ça devient insupportable».
Certains patients doivent apprendre à vivre toute leur vie avec la douleur. Pour elle, “certains patients sont en colère, découragés, et peuvent avoir le sentiment d’être trompés par la médecine. Ils ne peuvent accepter que des situations aussi insensées arrivent dans la vie ».
Par ailleurs, les coûts associés aux traitements de la douleur sont élevés. Ils dépassent largement ceux des maladies cardiovasculaires. D’autant que ces maux ont des retombées indirectes sur la productivité sociale. La question demeure donc une véritable préoccupation, largement prise en considération.
