(c) Pierre-Franck Colombier / Afp
Le professeur Christian Cabrol s’est éteint, le 16 juin dernier, à l’âge de 91 ans à Paris. Cet éminent chirurgien avait réalisé plusieurs premières qui ont marqué l’histoire de la médecine. Son nom restera à jamais associé à la première greffe du coeur en Europe.
Au début de sa carrière, il publie deux livres sur l’anatomie qui feront référence, avant de traverser l’Atlantique pour apprendre les gestes de la chirurgie à coeur ouvert.
Ironie du sort, ce ponte de la médecine est décédé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, là même où il avait réalisé, en 1968, la première transplantation cardiaque en France. La toute première intervention de ce genre avait eu lieu en Afrique du Sud, seulement quatre mois plus tôt.
Si tout le monde lui rend grâce aujourd’hui, il y a un demi siècle, il n’avait pas été aisé d’imposer sa façon de voir les choses. A l’époque, les greffes n’amélioraient guère la survie des malades. Il n’en demeure pas moins que la prouesse médicale était là.
Dix ans plus tard, le développement des traitements antirejets a fait reculer la mort des greffés. En 1982, Christian Cabrol réalise la première transplantation cardio-pulmonaire puis, en 1986, la première implantation d’un coeur artificiel.
A l’origine de 1500 greffes
Avec son équipe soudée, cet homme chaleureux, déterminé et décrit comme extrêmement humain, sera à l’origine de 1.500 greffes. Il a opéré jusqu’à l’âge de soixante-cinq ans, formant une cinquantaine d’élèves.
Il laisse derrière lui l’Institut de cardiologie, créé en 2001, pour regrouper à la Pitié-Salpêtrière tous les professionnels de la santé impliqués dans les maladies cardio-vasculaires. Toute sa vie, cet homme de convictions a mené un combat sans relâche pour le dons d’organes.
