Depuis qu’il a subi une ablation totale de l’estomac, Gerald a appris à vivre sans cet organe qui ne serait donc pas si indispensable qu’il y paraît.
L’estomac est l’organe qui digère pendant plusieurs heures les aliments mastiqués dans la bouche, qui les malaxe dans les sucs gastriques avant de les déverser dans le duodénum, premier segment de l’intestin grêle.
L’ablation est une solution courante dans les cas de cancer de l’estomac. Le corps médical peut procéder à une ablation partielle, mais pour Gerald, le verdict a été sans appel : sa seule chance de guérison passait par un retrait total. Sur l’angoisse de la maladie s’est donc greffée l’inquiétude de la rémission. Comment allait -t-il pouvoir remplacer, à vie, un organe qui lui paraissait si indispensable ?
Gerald a été vite renseigné par l’équipe médicale qui le suivait. Elle lui a tout de suite parlé des injections de vitamines B12 obligatoires tous les trois à six mois, et à vie, pour répondre au risque d’anémie.
Il lui fallait entièrement revoir son mode d’alimentation, prendre conscience du rôle de l’estomac dans le système digestif pour ne pas commettre d’impairs et mettre en difficulté les autres organes. Il a donc suivi scrupuleusement un régime d’épargne digestive dans les semaines qui ont suivi l’intervention chirurgicale : « Je ne mangeais que des bouillons et des aliments brassés ». Puis il a peu à peu pu intégrer du poisson et des légumes en sauce. Il a appris à être plus attentif à la mastication de la nourriture, à ne pas boire en mangeant et à fragmenter ses repas pour absorber la quantité quotidienne nécessaire de calories grâce à de petites collations pour que les aliments n’arrivent pas trop vite à l’intestin grêle, ce qui provoquerait des malaises divers comme des bouffées de chaleur, des douleurs, nausées, diarrhées et autres. On parle de « dumping syndrome » malheureusement fréquent même en suivant toutes les recommandations médicales à la lettre.
Aujourd’hui, Gerald participe aux dîners entre amis ou en famille avec plaisir. S’il a supprimé certains aliments comme les cacahuètes qu’il digère mal, il est heureux de pouvoir, dit-il, « s’alimenter normalement ».
