Sandra a 32 ans. Depuis toujours, elle rêve d’être infirmière. Un métier qu’on fait souvent par vocation, tant le quotidien peut s’avérer éprouvant. Elle raconte.
Sandra travaille dans un service de chirurgie, et s’occupe des patients avant le passage au bloc opératoire et après. Selon elle, la réalité du métier recoupe des réalités très variées selon qu’on travaille dans un EHPAD, dans un service d’urgences, en réanimation, en libéral, à domicile….
Le Covid, un chamboulement
L’épidémie de Covid-19 l’a beaucoup marquée, comme l’ensemble du personnel soignant, tant le fonctionnement des établissements a été perturbé.
« Il a fallu préparer les chambres, étendre les capacités en termes de lits, anticiper les ruptures de stock, faire en sorte d’avoir le matériel nécessaire. Nous avons été très solidaires les uns des autres, mais c’était quand même beaucoup de stress » raconte-t-elle.
Face à un virus inconnu, elle s’est sentie très démunie, sachant que les conditions d’accueil et de soins étaient bouleversées.
Infirmière, une vocation
« Si je n’avais pas eu cette envie chevillée au corps, j’aurais abandonné depuis longtemps », témoigne-t-elle. Aider les autres est à ses yeux une raison d’être. C’est ce qui lui permet de tenir bon face à une réalité difficile. « Les patients ne sont pas toujours reconnaissants. Soit ils ont une nature agressive, soit la maladie les a rendus irascibles. Il n’en demeure pas moins que ce n’est pas tous les jours évident », explique Sandra. Mais même quand la convivialité n’est pas au rendez-vous, elle s’investit avec abnégation. « Quand je rentre chez moi, je suis toujours de bonne humeur, car j’ai le sentiment d’avoir aidé les autres. Dans un monde où la quête de sens est de plus en plus privilégiée, c’est une réelle satisfaction personnelle. C’est un très beau métier », commente-t-elle.
Le plaisir de soigner et donner le sourire
Et puis bien sûr, il y a celles et ceux qui la considèrent comme une « sauveuse ». Modeste, elle réfute ce qualificatif, mais prend très au sérieux en revanche sa mission de « soigneuse ». « Quand j’étais enfant, je jouais avec mes poupées auxquelles je collais des pansements. Ma mère était modérément contente que je vide son armoire à pharmacie, mais moi, je m’épanouissais déjà dans cet élan », précise-t-elle. Aujourd’hui, Sandra ne soigne plus ses doudous, mais il n’en demeure pas moins qu’elle établit avec ses patients un vrai lien de proximité. «Je me lève pour eux, je me bats pour eux. C’est un métier qui suppose un réel sens du contact et du dialogue. Les choses se passent beaucoup mieux pour le patient si en même temps qu’on fait un bandage par exemple, on s’intéresse à lui et qu’on prend de ses nouvelles », précise la jeune femme. Ce qui lui plaît, c’est précisément l’aspect relationnel : « Il faut savoir écouter, respecter la différence, aimer l’autre, et bien sûr être souriante. Ce sont les valeurs que j’ai reçues et qui me font vivre, au sens propre comme au figuré, même si bien sûr, sur le plan matériel, la gratification est moindre. Les salaires ne reflètent pas notre investissement, ni la pénibilité du travail, mais ce sont d’autres leviers qui sont en jeu ». Bien sûr, certains jours, elle a plus ou moins envie de sourire, mais il faut donner le change. Pour les patients. « J’ai le sentiment de leur apporter beaucoup, notamment pour les aider à faire face à la douleur. L’écueil, quand on est très empathique, c’est précisément de trop donner. Il faut savoir mettre une barrière, et ne pas rapporter les soucis à la maison. Les patients font battre mon cœur. Leur donner le sourire est valorisant. Pour cela, je n’hésite pas à faire des blagues, quand le moment est opportun bien sûr. Souvent, aussi, je les fais parler de bons souvenirs et de jolis moments. Tous me marquent à leur façon », conclut-elle.
M-FR-00004381-1.0 – Etabli en mai 2021