Il est de notoriété publique qu’une trop forte consommation d’alcool peut générer une cirrhose. Mais il existe d’autres maladies du foie, non liées à l’alcool, notamment la NASH.
De quoi s’agit-il exactement ?
Plus communément baptisée « maladie du soda », la NASH (acronyme anglais de Non-Alcoholic SteatoHepatitis) est une pathologie liée à l’accumulation de graisse dans le foie. Le diagnostic est confirmé grâce à l’échographie abdominale qui met en évidence la présence d’une stéatose hépatique (foie gras) et une élévation du taux des transaminases dans le sang. Une alimentation déséquilibrée, mais aussi le diabète, ou encore une prédisposition génétique sont les principaux facteurs de risques. Aucun traitement médicamenteux n’a pour l’heure fait la preuve de son efficacité.
Une maladie silencieuse
L’inflammation du foie est lente et silencieuse, et c’est bien le problème. « Cette pathologie est sournoise, car elle ne se voit pas. Si vous ne faites pas une échographie ou un bilan sanguin, il n’y a aucun moyen de la détecter car il n’y a pas de symptôme particulier. C’est très insidieux », explique le Dr Benard Camaji, hépatho-gastro-entérologue à Eaubonne, dans le Val d’Oise. Selon les chiffres de l’INSERM, près de 200 000 personnes en France seraient concernées par cette maladie.
Un lien entre obésité et cancer du foie
La NASH a été décrite pour la première fois aux Etats-Unis, un pays confronté à un grand nombre de cas, du fait d’une alimentation souvent trop riche. Il a été établi un lien entre obésité et cancer du foie. L’accumulation de graisses dans le foie entraîne en effet une inflammation du tissu hépatique et des lésions cellulaires identiques à celles causées par une cirrhose. Le fait que les gens soient restés chez eux pendant le confinement a généré quelques excès alimentaires, ce qui pourrait être à l’origine d’une recrudescence de cas. « Si vous mangez mal pendant deux à trois mois, le foie peut être impacté. Mais heureusement, ce confinement est derrière nous et les effets néfastes d’une alimentation déséquilibrée peuvent disparaître aussi vite qu’ils sont apparus », relativise le Dr Camaji.
Une pathologie réversible
Car la bonne nouvelle, c’est qu’on peut venir à bout de cette pathologie en perdant du poids, en pratiquant une activité physique régulière et en suivant un régime alimentaire hypocalorique puisque, hélas, il n’existe aucun traitement permettant de vaincre complètement cette maladie. Le Dr Camaji n’est pour autant pas du tout défaitiste : « il y a beaucoup de choses à faire car cette pathologie est réversible ! La marche et l’exercice physique régulier sont indiqués. Bien sûr il faut éviter l’alcool et les boissons sucrées (en particulier les sodas), et opter pour une alimentation variée. Hélas, ce n’est pas toujours le cas dans les milieux les plus défavorisés ». Il rappelle qu’il y a un énorme travail de prévention à mener !