L’alimentation peut-elle avoir un impact sur l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde ?

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L’alimentation peut-elle avoir un impact sur l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde ?

C’est une question récurrente et tout à fait légitime de nombreux patients. A partir des témoignages de patientes réalisés par l’AFPric comme Carmen et Mélanie, complétés par l’intervention de Sophie Ripaux, nutritionniste dans le service de rhumatologie de l’hôpital Cochin, vous pourrez avoir votre propre point de vue.

Pour Carmen, âgée de 62 ans et atteinte de polyarthrite depuis 16 ans, « l’alimentation peut avoir une influence sur la santé », mais elle n’a pas vraiment observé de relation entre sa maladie et son alimentation malgré plusieurs tests. « Moi je suis pour l’équilibre. Il faut être à l’écoute de son corps et voir si face à un aliment on constate une réaction positive ou négative ». Elle ajoute : « je fais attention à prendre des produits laitiers, mais aussi à avoir un apport en calcium autre ». Pour Mélanie âgée de 33 ans et atteinte de polyarthrite depuis 29 ans, l’alimentation ne fait pas partie de ses préoccupations au quotidien. « Je n’ai pas l’impression qu’il y a des recommandations particulières de la part de mon rhumatologue. J’ai toujours suivi une alimentation équilibrée », précise-t-elle.

Ces témoignages montrent bien que la préoccupation de l’alimentation est très variable d’une personne à l’autre. Selon Sophie Ripaux, « avoir une alimentation équilibrée permet de mettre toutes les chances de son côté pour être en forme et lutter efficacement contre les infections ». Ce principe reste une base solide même lorsque l’on est atteint de polyarthrite rhumatoïde. D’ailleurs, exclure tout un groupe d’aliments va entraîner des carences dommageables pour l’état général du patient. Perte de poids, fatigue, diminution de la masse musculaire engendrant des difficultés pour se déplacer … autant de conséquences à ces régimes d’exclusion qui font pourtant beaucoup parler. « Il n’y a aucune étude scientifique qui prouve que l’alimentation à un effet sur l’inflammation articulaire de manière générale » nous explique Sophie Ripaux.

Grâce à certains apports alimentaires, des facteurs de risques peuvent être limités grâce à une alimentation adaptée. Ainsi, les risques cardio-vasculaires pourront être diminués avec une alimentation plus pauvre en sel et en graisse, mais riche en oméga 3. Une alimentation plus riche en apports calciques grâce aux produits laitiers, mais pas que, permettra de limiter les risques d’ostéoporose. Ces adaptations doivent se faire dans le cadre d’une alimentation équilibrée en concertation avec votre médecin.

 

Photo : © Konstantin Yuganov – Fotolia