L’amiante, un danger de santé publique

Ce matériau est heureusement interdit depuis 1997, mais il serait encore responsable de près de 2.200 nouveaux cas de cancers et de 1.700 décès tous les ans, selon les chiffres publiés par l’Institut national de veille sanitaire (INvS) le 20 janvier.

L’amiante est à l’origine de très nombreux cancers, majoritairement chez les hommes, lesquels ont été pendant de longues années davantage exposés sur le plan professionnel, notamment dans les secteurs de l’industrie et du bâtiment. Parmi les cancers attribuables à l’amiante, le cancer du poumon est le plus répandu avec 1328 à 3709 nouveaux cas estimés chaque année. Ce matériau toxique est aussi à l’origine de nombreux cancers de la plèvre (ou mésothéliomes). Autre pathologies induites par un contact prolongé avec l’amiante : les cancers du larynx ou de l’ovaire. Ce qui complique le travail des chercheurs, c’est que ces pathologies peuvent se développer plusieurs années après qu’une personne ait été exposée à l’amiante.

Le Haut conseil de la santé publique a également publié un rapport l’été dernier pour alerter sur les dangers mortels de ce matériau. De leur côté, les victimes et leurs proches ne souhaitent pas en rester là. « L’amiante brise nos vies », « Prévenir les risques, punir les responsables » ou encore « Etre indemnisé, c’est un droit, pas un privilège » : telles sont les messages que l’on pouvait lire sur les panneaux avec lesquels ils ont défilé lors de leur dernier grand rassemblement, sous l’impulsion de l’association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva). De fait, en France, tout individu ayant été exposé à de l’amiante peut obtenir une indemnisation pour compenser les préjudices, sous conditions bien sûr. Le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA) a d’ailleurs été crée à cette fin en 2001.

Les initiatives vont plus loin encore puisqu’en novembre dernier, les autorités sanitaires ont lancé des démarches pour retrouver la trace d’anciens élèves d’une école d’Aulnay-sous-Bois, potentiellement exposés à ce poison. Aujourd’hui âgés de 45 à 80 ans, ils risquent de développer des plaques pleurales, des affections pulmonaires, voire des cancers bronchopulmonaires.

Même si les conditions de travail se sont incontestablement améliorées en France, on estime qu’un travailleur sur 10 est exposé à un produit cancérigène. Les plus vulnérables sont les ouvriers et les professions précaires. Cette inégalité devant le risque cancérigène au travail figure d’ailleurs parmi nos combats !

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