L’amour est ce dont nous avons le plus besoin

L’amour est ce dont nous avons le plus besoin

Remède contre le stress et la dépression, le câlin est plus que jamais à la mode. Source d’apaisement, d’espoir et de lâcher-prise, il est d’ailleurs utilisé dans les centres hospitaliers pour accompagner des patients.

Auteure de « La câlinothérapie, une prescription pour le bonheur » (éd.Michalon), Céline Rivière, psychologue clinicienne, explique les vertus de cette pratique. « L’ocytocine, l’hormone du bonheur, est libérée lors des câlins. Nous sommes dans une société très individualiste, ce qui donne envie aux gens de se reconnecter les uns aux autres », précise-t-elle. Les « free hugs » se sont ainsi considérablement développés en France, ce qui représente un phénomène assez nouveau.

Elle met en avant une expérience réalisée par le psychologue Harlow, dans les années 70. Une expérience qui met en avant que le besoin de câlins est plus important encore que le besoin de se nourrir.

Des bébés singes avaient été confrontées à deux fausses mamans, l’une était en fil de fer, mais tenait un biberon. L’autre était douce et dégageait de la chaleur, mais n’avait rien à manger. Systématiquement, les petits allaient vers la chaleur, et pas vers la nourriture »,

rappelle Céline Rivière. Cette étude démonte beaucoup d’idées reçues, et souligne l’importance de la chaleur humaine. Elle met en avant que ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’amour. L’amour au sens noble du terme bien sûr ! Le toucher vrai !

Les câlins sont de toute évidence essentiels pour le développement des enfants. C’est la raison pour laquelle, à l’hôpital Necker à Paris, spécialisé dans l’accueil des jeunes patients, le personnel est formé à l’importance de certains gestes. Des gestes d’autant plus indispensables quand les parents ne peuvent pas être systématiquement présents, car ils travaillent, habitent loin ou doivent s’occuper du reste de la fratrie. Le contact humain est tout aussi fondamental pour les personnes âgées.

Le problème, c’est qu’on ne les approche pas. Pourtant, quand on n’est pas touché, on meurt »,

souligne Céline Rivière. S’il est relativement intuitif de prendre un enfant dans ses bras, c’est moins naturel pour des séniors. Et ces derniers n’osent pas le demander. « Il est important que ce toucher ne soit pas médicalisé, mais que ce soit un geste gratuit. Prendre quelqu’un par la main, c’est parfois le réveiller et le remettre en contact avec la vie », analyse Céline Rivière. Certains soignants le font de manière instinctive, d’autres ne savent pas, n’osent pas, n’ont pas le temps.

Nous autres psychologues tentons de leur expliquer que certaines attitudes sont salvatrices. Pour ma part, il m’arrive de poser ma main sur une épaule, sur un bras… Parfois, c’est bien plus efficace que de les faire parler trente minutes, surtout si le patient est fatigué ».

Céline Rivière tente aussi de communiquer auprès des aidants, mais reconnaît que ce n’est pas simple, tant ils sont souvent rongés par la culpabilité. De plus, culturellement, ce n’est pas toujours évident pour eux.

Je tente de leur expliquer que la câlinothérapie est un moyen idéal pour apaiser une personne angoissée, et lui permettre de se débarasser de son stress. De repartir dans une spirale positive. Il n’est pas rare que le patient éclate en sanglots à ce moment précis, mais c’est libérateur »,

ajoute-t-elle.

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