Le dépistage du cancer du sein est non seulement utile, mais indispensable !

Le dépistage du cancer du sein est non seulement utile, mais indispensable !

Chirurgienne, Cécile Zinzindohoué est co-fondatrice et présidente de Montpellier Institut du Sein (MIS). A l’occasion d’octobre rose, elle insiste sur l’importance du dépistage et la pertinence des soins de support, en complément des traitements traditionnels.

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Cécile Zinzindouhé

Pourquoi est-il indispensable de sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein ?

Plus un cancer est diagnostiqué tôt, plus il sera facile à traiter et moins les traitements seront lourds. Sans compter que les chances de guérison seront meilleures. Nous avons la chance, en France, de pouvoir dépister ce cancer très tôt, avant qu’il ne se manifeste et ne soit perceptible par la femme elle-même. Le but du dépistage est de réduire la mortalité par cancer du sein. Il est donc non seulement utile, mais indispensable ! Le dépistage par mammographie se pratique entre 50 et 75 ans, la tranche d’âge où survient majoritairement le cancer du sein. A noter que des expérimentations sont menées dans certaines régions pour commencer le dépistage à partir de 40 ans. Il est d’ailleurs conseillé de poursuivre le dépistage même après 75 ans, car les cancers du sein peuvent également apparaître plus tard. Avant 40 ans également, le risque de cancer du sein existe, même s’il est faible, et toute anomalie détectée doit conduire à consulter un médecin. Nous encourageons par ailleurs les femmes, en plus de la consultation chez leur gynécologue une fois par an, à pratiquer l’autopalpation.

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Une fois le cancer diagnostiqué, comment la patiente peut elle gérer au mieux sa maladie ?

Le mieux est de se référer aux spécialistes car toutes les histoires personnelles sont différentes. Les patientes sont tentées de se tourner vers des sites et forums sur Internet. C’est une façon de trouver de l’information, mais il est parfois difficile de s’y retrouver. Il est indispensable de se référer à des équipes spécialisées pour une information personnalisée, adaptée et complète. Les centres spécialisés sont aujourd’hui nombreux.

Quel accompagnement avez-vous développé au sein de Montpellier Institut du Sein?

Au travers du MIS (Montpellier Institut du Sein), nous avons mis en place un dispositif d’accompagnement très global, qui permet aux femmes d’être accompagnées dès le dépistage par l’ensemble des professionnels dont elles peuvent avoir besoin au cours de leur parcours. Ainsi, elles peuvent bénéficier aussi bien de soins classiques (chirurgie, oncologie, radiothérapie, radiologie, soins infirmiers, kinésithérapie) que de soins de support destinés à préserver une bonne qualité de vie (assistante sociale, psychologue, homéopathe ou acupuncteur en cas de chimiothérapie, nutritionniste, algologue, addictologue, angiologue ou encore sexologue). Nous coordonnons leurs interventions grâce à des assistantes de parcours qui informent les patientes et organisent leur parcours de soin selon leurs besoins. Nous nous appuyons également sur un réseau d’infirmières libérales, qui ont elles aussi un rôle de coordinatrices, mais à domicile et proposent des ateliers d’éducation thérapeutique pour permettre à chacune de devenir actrice de son parcours. Grâce au soutien de la Fondation Roche, des outils e-santé d’éducation thérapeutique vont être déployés très prochainement. Enfin, début 2016 nous allons mettre en service une plateforme web collaborative « INU », qui permettra de renforcer les échanges, la concertation et la communication avec et autour de chaque femme du dépistage jusqu’à l’après traitement.