L’espoir fait vivre

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L’espoir fait vivre

Pour les proches, accompagner un jeune atteint d’une maladie mentale est une démarche très compliquée. Surtout en raison du peu de dialogue

« C’est un garçon qui adorait sortir. Depuis un moment, il reste enfermé dans sa chambre des heures durant », racontent les parents de Vincent. Depuis que leur fils, un beau brun aux yeux espiègles, a été diagnostiqué schizophrène, leur vie a chaviré. « Nous ne savons pas comment le prendre. Nous avons voulu l’accompagner chez des spécialistes, mais il a refusé. Il n’est pas du tout conscient de son état. Il est majeur, nous ne pouvons pas le forcer », déplorent-t-ils.

Plus de petites amies. Plus de travail. Plus de vie sociale. Vincent ne sort de sa chambre que de temps en temps pour manger. « Pour lui, c’est peut être difficile. Pour nous, c’est très douloureux. Forcément, on culpabilise. On ne sait pas sur quel pied danser, ni quelle attitude adopter », précise sa mère. Sur le mur du salon, plusieurs photos se superposent dans un pêle-mêle. Vincent à la plage, sourire aux lèvres. Vincent dans une belle voiture de course, l’une de ses passions. Vincent au bras d’une jolie blonde, sa dernière conquête. Elle est partie, tout comme ses quelques amis. « Seul l’un d’eux reste fidèle au poste. Nous y sommes très sensibles et pour nous, c’est un vrai soutien », explique le père. Rien ne prédestinait son fils à cette pathologie. Pourtant, maintenant qu’elle est là, il faut la gérer.

Le jeune homme a été hospitalisé et après quelques traitements, semble aller un peu mieux. Ses parents, eux, hésitent à se rapprocher d’autres parents pour partager leur vécu et s’entraider, et se terrer dans le mutisme. Pour l’heure, c’est surtout avec leur fils qu’ils aimeraient établir un dialogue mais la communication est souvent maladroite. C’est encore un peu compliqué, mais en bonne voie néanmoins. Parce que l’espoir fait vivre, ils attendent patiemment des jours meilleurs…