Mal de dos : des coussins de graisse pour soulager les vertèbres !

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Mal de dos : des coussins de graisse pour soulager les vertèbres !

Une nouvelle voie de recherche utilise des cellules souches de graisse pour former des coussins entre les vertèbres…

Le mal de dos, un mal du siècle ? Notre colonne vertébrale est mise à rude épreuve quotidiennement : port de charges, sports, mouvements répétitifs, torsions. Et son usure retentit très vite sur la qualité de vie 40 % des douleurs dorsales sont dues à une dégradation irréversible des disques intervertébraux. Ces derniers donnent sa fléxibilité à la colonne. Ils forment comme des « coussins » entre les vertèbres qui amortissent les chocs. Mais avec le temps, ou du fait de certaines pathologies, les disques s’usent, se dégradent et ne sont plus capables d’absorber les chocs. Cela se traduit alors par des douleurs fortes et tenaces. Les recherches actuelles se focalisent donc sur la mise au point de traitements qui ralentissent ou empêchent la dégénérescence des disques et des cellules qui les composent. Un laboratoire nantais de l’Inserm[1] vient ainsi de réussir à transformer des cellules souches adipeuses en cellules capables de remplacer des disques abîmés.

Une méthode testée avec succès sur la souris

Les chercheurs se sont focalisés sur la partie centrale des disques intervertébraux, qui est la première touchée. Elle est composée en grande part d’eau, ce qui lui confère ses propriétés amortissantes. Mais les cellules qui la composent se détériorent avec l’âge, se trouvent moins hydratées et perdent leur capacité d’amortissement. Comment alors les remplacer ? L’idée a été de piocher dans le tissu adipeux qui constitue un grand réservoir de cellules souches capables de se différencier et de se transformer en un autre type de cellules.

En 28 jours, les chercheurs ont obtenu in vitro, à partir de tissu adipeux de patients, des cellules fonctionnelles conformes à celles des disques intervertébraux.

« Le protocole s’est avéré être une réussite indépendamment de l’âge et du poids des patients », déclare Jérôme Guicheux qui dirige l’équipe. L’astuce a ensuite consisté à coupler ces cellules à un biomatériau pour récréer un environnement favorable à leur multiplication une fois injectées dans le disque intervertébral. La méthode a été testée avec succès sur la souris.

Ce dispositif est celui qui se rapproche le plus d’une transplantation intradiscale chez l’homme,

précise le chercheur.

Si les tests sur l’animal se poursuivent en tenant leur promesse, des essais cliniques seront bientôt envisagés…