Maryam, 23 ans, trisomique, peintre de talent

À l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, retour sur l’histoire d’une artiste dont la différence n’entrave pas le talent.

Plage « Rosemarie », Portrait de Louise, le Repos… Les couleurs jaillissent, les nus sont voluptueux, les portraits déstructurés. Il y a quelques semaines, ces œuvres étaient exposées au Salon Art Shopping du Carrousel du Louvre, à Paris. Leur auteur vient du lointain Azerbaïdjan. Maryam, 23 ans, atteinte de trisomie 21, exprime à travers ses toiles sa vision particulière du monde. La jeune femme se réjouit de l’engouement que son travail a suscité dans la capitale française.

Le Louvre, j’aime,

confie t-elle avec gourmandise, égrenant avec applicat991 à Bakou, dans une famille de scientifiques, vit à Paris, avec sa tante. Si la trisomie 21 freine parfois son langage, elle comprend bien l’azéri, le russe, le français et un peu l’anglais. Mais ses parents, depuis sa plus tendre enfance, l’ont poussée à s’exprimer autrement. Par la musique, le chant… et la peinture. Mozart, Tchaïkovski, Bizet : elle apprécie particulièrement la musique classique. Et chantonne Edith Piaf : «Je ne regrette rien». Maryam rit, danse sur la musique azérie et chante le «mugham» (musique traditionnelle de son pays), sur Skype, avec son père.

Un don d’artiste et les couleurs du coeur

Après avoir étudié l’art à Bakou puis à Moscou, la jeune femme, a suivi des cours en auditeur libre aux Arts Déco et maintenant aux Beaux-Arts.

Je dessine des modèles vivants. Elle, c’est Cassandra,

explique-t-elle en montrant un dessin. Dans son appartement aux balcons fleuris, près du Luxembourg, le salon est transformé en atelier. De grandes toiles attendent d’être achevées. Ici, un portrait d’une force maîtrisée, là un nu sensuel, tout en rondeur, ailleurs un jaillissement abstrait. Des couleurs qui crient la vie.

Maryam passe, au gré de son humeur et de son inspiration, de la naïveté d’un bouquet de fleurs, à la complexité d’un visage. Elle lance son pinceau sur la toile avec des gestes amples, choisit les couleurs les plus éclatantes. Les couleurs du cœur. Après avoir travaillé le dessin, la gouache ou l’acrylique, Maryam s’attaque désormais à l’huile. «Très difficile», reconnaît-elle. La jeune artiste s’émerveille aussi des œuvres des autres : Niki de Saint-Phalle, Frida Kahlo…

Fascinée par l’exposition sur les Tudor au Grand Palais, elle a précisément étudié les mains des personnages. Comme elle étudie partout où elle va, encouragée par sa famille à stimuler son esprit et ses sens en permanence. Ses parents, son frère Djavid, étudiant en médecine, l’entourent aussi de beaucoup d’amour. Maryam offre ses toiles à ceux qu’elle aime et poursuit bien sa route. Elle a déjà exposé à Bakou, Moscou, en Turquie, en Italie et plusieurs fois en France. Bravo l’artiste !

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