Millennials : une population à risque en matière de santé ?

Millennials : une population à risque en matière de santé ?

Parce que les jeunes sont dans des situations de plus en plus fragiles, les chercheurs de l’université de Bordeaux cherchent non seulement à en savoir plus sur la façon dont ils prennent en main leur santé, mais aussi à apporter des solutions concrètes pour les aider. Ilaria Montagni, jeune chercheuse au sein de l’équipe du Professeur Christophe Tzourio, nous éclaire sur ses missions.

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Ilaria Montagni

En quoi consiste l’étude i-Share ?

Il s’agit d’une cohorte d’étudiants qui répondent à des questionnaires en ligne sur leur santé et leur bien-être. Ils sont informés de l’étude par différents moyens : affiches, flyers, d’autres étudiants ambassadeurs du projets, et naturellement tout ce qui est numérique. Nous avons tout un dispositif de communication pour les inciter à participer à cette étude.

Etes-vous satisfaite de la participation ?

Oui, dans la mesure où plus de 17 400 étudiants ont, à ce jour, rejoint la cohorte. Ils répondent tout d’abord à un premier questionnaire en ligne, et ensuite ils peuvent participer à des enquêtes supplémentaires, toujours sur la base du volontariat.

Certains étudiants ont fait remonter le fait qu’ils ont aussi besoin du contact avec les autres, surtout que quand ils arrivent à l’université, ils se sentent un peu isolés. Nous avons donc décidé de réaliser des études davantage sur le terrain, comme « ETUSAIS? » financée par la Fondation Roche.

Qu’est ce qui vous a le plus interpellée ?

Le manque d’informations sur la santé des jeunes est un vrai problème, d’autant que cette population est exposée à plusieurs maladies potentielles. Elle est également fragile dans la mesure où les jeunes font souvent face à des difficultés économiques et survivent grâce à de “petits boulots”.

Les étudiants étrangers font-ils face aux mêmes difficultés ?

Pour en savoir plus sur leur situation, nous avons mis en place l’étude « ETUSAIS? ». La langue et la barrière culturelle peuvent entraîner des difficultés supplémentaires pour ces étudiants étrangers. Les statistiques confirment que parmi les étudiants, ceux qui semblent souffrir le plus d’isolement et de déprime sont les étudiants étrangers. Ce sont ceux qui ont le plus besoin d’être en contact avec les autres.

Pour cette étude « ETUSAIS? », l’équipe sera sur le terrain : nous allons voir les étudiants étrangers, parler avec eux, leur demander comment ils vont. Nous allons leur donner des informations sur la façon dont fonctionne le système de santé, et leur expliquer à quels services ils peuvent s’adresser. L’objectif est aussi de leur préciser quels sont les services qui sont à leur disposition, même gratuitement. Il ne faut surtout pas qu’ils soient moins vigilants sur les sujets de santé au prétexte qu’ils ne savent pas où aller.

A l’heure actuelle, force est de constater que certains remettent à plus tard les visites médicales et envisagent de les faire au moment où ils seront rentrés dans leur pays. L’étude « ETUSAIS? » va durer un certain temps car nous allons mener un questionnaire, puis des entretiens avec une dizaine d’étudiants, et par la suite analyser les données. L’étude n’a pas encore démarré, elle est en phase de test, et le recueil des données est prévu pour fin octobre-début novembre.

Concrètement, quels types d’outils pratiques avez-vous développé pour les aider ?

Dans ce contexte, l’équipe a élaboré une carte qui met en évidence différents services qui permettent aux étudiants d’être soignés, sans avoir à avancer de frais. Ils peuvent visualiser sur cette carte les endroits où se situent les différents centres de soin. Cette carte sera remise aux étudiants étrangers. Nous avons trié les services et nous garantissons la qualité des soins dans ces différents endroits.