La santé n’apparaît pas comme une priorité majeure pour les jeunes : c’est l’un des principaux enseignements de l’étude commandée par la Fondation Roche et menée, fin 2016, par l’Institut d’opinion IFOP auprès de 1988 personnes, âgées de 18 à 25 ans.
Des recommandations peu appliquées
Beaucoup d’entre eux «savent ce qu’il faudrait faire » mais ne le font pas pour autant. Dans le cadre de cette enquête, 1988 participants ont accepté de compléter en ligne le questionnaire produit par l’IFOP, voire pour certains de préciser leurs réponses de vive voix à l’occasion d’entretiens individuels. Et après analyse, il apparaît donc que « savoir » ne va pas de pair avec « faire ». Explications. Veiller à avoir une alimentation équilibrée, pratiquer une activité physique régulière, éviter les conduites addictives : autant de grands principes de santé bien connus et dont les enjeux sont parfaitement appréhendés par les personnes sondées.
Cependant, ces jeunes avouent ne pas appliquer au quotidien ces recommandations. Deux arguments sont régulièrement avancés : le manque de temps et de volonté. Autrement dit : cela prendrait trop de temps et s’avèrerait compliqué à mettre en place dans des emplois du temps soumis à d’autres priorités. Mauvais élèves en matière de prévention ? Peut-être, sauf qu’avec leur consommation moyenne de fruits et légumes et leur pratique sportive, ces jeunes se situent au-dessus de la moyenne des Français.
De quoi tirer la sonnette d’alarme ?
En tout cas, pas du côté des jeunes interrogés. Ils estiment être bonne santé voire en très bonne santé. D’ailleurs, ils sont 79 % à déclarer ne souffrir d’aucune pathologie identifiée par un professionnel de santé. Nous voilà rassurés ! Et, pour la majorité d’entre eux, ils peuvent remercier papa et maman. Les parents sont présentés comme des acteurs essentiels de la santé de ces jeunes adultes. Ce sont eux qui, sous couvert de leur rôle de protecteurs assurent le suivi des vaccinations, rappellent les rendez-vous chez le médecin et sensibilisent à l’importance de veiller à sa santé. Ce sont aussi eux qui font bénéficier leurs enfants de leur complémentaire santé…
Et justement, l’aspect financier n’est pas à négliger au moment d’analyser les comportements de santé des 18-25 ans. C’est même une des principales raisons de la renoncement aux soins chez les jeunes actifs. Les délais trop longs pour obtenir un rendez-vous et l’éloignement géographique du professionnel de santé expliquent que 70 % des jeunes se détournent des cabinets médicaux.
« C’est qui Sam ? » la campagne qui a marqué les esprits
Face à ce constat, l’évidence veut que soit définie une stratégie qui pourrait être résumée ainsi : « si les jeunes ne viennent pas à toi, alors va chez les jeunes ! » Elle prendrait la forme de campagnes ciblées de prévention et de sensibilisation. Et, sur ce principe, un modèle est à suivre : celui de la campagne pour la prévention routière qui mettait en scène Sam le conducteur à jeun. C’est en effet la campagne de sensibilisation plébiscitée par les jeunes sondés.
Nul doute que les nouvelles technologies auraient un rôle à jouer dans le processus de communication à destination de ces jeunes adultes. Certains ont déjà une idée très précise des outils qu’ils souhaiteraient voir mis à leur disposition. Parmi les propositions, l’application pour comparer et choisir une mutuelle, celle pour s’inscrire à la sécurité sociale ou encore le dispositif pour géolocaliser le professionnel de santé le plus adapté, selon le coût de la consultation, la localisation du cabinet et le délai d’attente…
Au-delà de la maladie, le stress gagne les jeunes
S’ils se sentent en bonne santé, les jeunes âgés de 18-25 ans interrogés dans le cadre de l’enquête commandée par la Fondation Roche ont laissé apparaître deux signes inquiétants quant à leur santé : le stress et les troubles du sommeil. Le second étant la conséquence directe du premier ! La moitié d’entre eux ont déclaré être angoissés ou stressés. Le sujet est d’autant plus crucial que les répercussions sur la scolarité, sur le moral et sur la santé psychique des jeunes adultes sont importantes !
Autre donnée statistique préoccupante : 10% des sondés souffrent de troubles psychiques ou soient sujets à des « idées noires. ». Un chiffre qui, étonnamment, n’émeut pas les sondés. Là encore, la première action « thérapeutique » reste la prévention. Et en la matière, il reste encore beaucoup à faire…