Refus de soin aux patients séropositifs : des dentistes sur la sellette

« Désolé mais nous n’avons plus de place pour un rendez-vous », « Allez plutôt à l’hôpital. Vous serez mieux suivi ». C’est, entre autres prétextes, ainsi que certains dentistes évitent de soigner des patients séropositifs. Une attitude qui a conduit le Sénat à revoir les textes de loi sur le refus de soin et interpelle les membres de la profession. Questions au Dr Philippe Chekroun, chirurgien-dentiste à Paris.

Comment s’explique la réticence de certains dentistes à prendre en charge les patients séropositifs?

Il s’agit surtout d’une peur irraisonnée et d’une méconnaissance des risques réels pris par le personnel soignant ou des différents protocoles à appliquer. J’ai pris l’habitude de soigner des patients atteints du sida, il y a vingt ans, à une époque où la maladie tuait beaucoup et où l’on avait peu de connaissances sur la faculté de transmission du virus. Le refus de soin est une attitude regrettable car il peut inciter certains à taire leur maladie. Or, si l’interrogatoire médical nous est très utile, le patient n’a toutefois aucune obligation de nous tenir informés de son état de santé.

Pensez-vous prendre un risque particulier ou en faire prendre un à vos autres patients quand vous soignez une personne infectée par le VIH ?

Je soigne régulièrement des patients séropositifs et cela ne fait encourir aucune sorte de risque aux autres patients. La transmission du VIH ou de toute autre pathologie (Hépatite, etc.) est impossible si les conditions de stérilisation et d’asepsie sont respectées. Mais il subsiste effectivement un risque de contamination pour le praticien ou l’assistante en cas de coupure ou piqûre involontaire avec du matériel souillé.

Existe-t-il un protocole spécifique pour la prise en charge des patients séropositifs ?

Absolument pas. Les protocoles de soins, d’asepsie, de protection du personnel soignant (gants neufs à chaque patient, lunettes de protection, masque et tenue spécifique) et de stérilisation sont les mêmes pour tous, et quelle que soit la pathologie. Le respect de ces mesures est une condition impérative pour éviter tout risque de contamination entre les différents patients et entre les patients porteurs d’une pathologie et le personnel soignant.

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