Accès aux soins

Regard d’un médecin de campagne sur sa profession

Qui a dit que les médecins « expédiaient » leurs patients ? Certains ne comptent pas leurs heures. C’est le cas de ce généraliste de 60 ans, qui ne prend qu’une semaine de vacances par an.

Âgé de 60 ans, il a préféré garder l’anonymat. Ne serait-ce que parce que dans ce domaine, la publicité est interdite. Il exerce à 35 minutes de Nantes et travaille du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h. Mais aussi tous les samedis matin. Et si beaucoup envient le statut de « libéral », il ne serait pas contre le fait d’être salarié de la Sécurité sociale : « on aurait les 35 heures, les congés payés. Plus de paperasse », conclut-il.

Il accueille ses patients sans rendez-vous, sauf pour les consultations longues. Pour lui, c’est important de se rendre disponible, car il faut éviter que les délais d’attente chez les spécialistes entraînent un retard de diagnostic, et donc une aggravation de la maladie. Son regard sur sa profession de médecin généraliste est pleine d’humilité. Il est conscient que son mode de pratique tend à disparaître, et croit beaucoup en la nouvelle génération.

Tous les médecins ne peuvent pas nécessairement prendre un associé. En ce qui le concerne, pour des problèmes de locaux, ce n’est pas possible. Il exerce d’ailleurs à son domicile. Force est de reconnaître que le fait de travailler à plusieurs offre des avantages, notamment pour se remplacer à tour de rôle, mais à condition de bien s’entendre.

Les jeunes médecins ne veulent pas travailler tout seul. L’isolement, ça pèse ».

Selon lui, cette nouvelle génération est très bien formée, et très compétente. Mais aussi désireuse de prendre plus de congés, d’autant que la profession s’est beaucoup féminisée. Les femmes veillent à équilibrer leurs vies professionnelle et familiale.

Pour sa part, il n’a jamais pratiqué les dépassements d’honoraires pour permettre l’accès au soin à tout un chacun. Mais il note que « 23 €, pour une consultation, c’est complètement sous-payé, par rapport à la durée des études, à la responsabilité de chaque médecin ».

Avec la généralisation du tiers payant en 2017, il faudra que les médecins envoient une partie de leurs demandes aux caisses de sécurité sociale et aux mutuelles. Il estime « qu’il aurait fallu que tout soit géré par la Sécurité sociale comme pour la Couverture maladie universelle ». Il redoute aussi que ces changements ne donnent énormément de pouvoir aux assurances privées qui pourront selon lui imposer à leurs clients, s’ils souhaitent être remboursés intégralement, d’aller voir tel ou tel médecin. Reste que l’écoute et le professionnalisme demeureront inchangées!

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