Sa double greffe ne l’empêche pas de participer à des épreuves sportives

La vie de Karine Celhay (au centre sur la photo) a basculé quand elle avait 31 ans​, au moment où des médecins lui ont diagnostiqué une leucémie aiguë. La jeune femme a dû subir une greffe de moelle osseuse, puis une greffe des poumons, mais n’a jamais arrêté de se battre pour lutter contre la maladie. Sportive depuis toujours, cette institutrice bordelaise déterminée et courageuse vient de participer à la course du cœur, organisée par Trans-forme. Alors que l’épreuve s’est terminée, elle nous livre ses impressions.

Comment avez-vous découvert l’association Trans-forme, qui organise cette course du cœur ?

J’ai découvert l’association à travers une affiche dans la salle d’attente du service de pneumologie que je fréquentais. Elle proposait de participer aux jeux des transplantés. A l’époque, j’étais en attente d’une greffe, si bien que j’avais regardé cela de façon assez furtive, mais l’évènement était restée gravé dans un coin de ma tête. A cette époque, j’avais pris contact, via des amis communs, avec un jeune homme, Jonathan, également en attente d’une greffe de poumons. On ne s’était jamais vu : lui habitait Lyon et moi Bordeaux, mais il m’avait expliqué qu’il avait entendu parler de ces jeux. Nous nous étions dit que si un jour nous étions greffés alors on y participerait. Et c’est ce qui s’est passé ! C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés en 2010 aux Jeux Nationaux des Transplantés des Sables d’Olonnes. Nous avions, l’un et l’autre, participé à des compétitions de natation et de marche rapide. J’ai eu le plaisir de remporter une médaille d’or à la marche rapide sur 3 kilomètres. Récemment, nous nous sommes retrouvés pour la course du cœur, alors que nous ne nous étions pas revus depuis, même si nous avions gardé un contact téléphonique.

Vous venez tout juste de terminer cette course. Comment l’avez vous vécue ?

C’est un événement magique parce qu’on arrive à parcourir jour après jour des distances importantes. C’est l’occasion de faire de très belles rencontres. J’ai notamment beaucoup échangé avec un médecin, en charge des transplantations rénales. Il était très fier d’être dans l’équipe, en tant que “joker” de la course. Ce sont vraiment des moments très forts, et d’ailleurs difficiles à raconter. J’étais sur un nuage pendant quatre jours et quatre nuits. Cela faisait plusieurs semaines que je me réjouissais d’y participer, quand bien même je savais que cette épreuve est éprouvante. Les participants ont une telle énergie qu’ils en oublient qu’ils ont mal aux jambes. On est entouré de gens qui ont cette envie de se dépasser, de transmettre ce message du don d’organe, d’où le sentiment d’être dans un tourbillon euphorisant.

Vous êtes vous beaucoup préparée pour cette course ?

Oui quand même. J’ai eu une blessure durant l’hiver mais dès que j’ai pu reprendre l’entraînement, je courrais deux à trois fois par semaine. Je retrouvais des amis sur un parcours de 8 à 9 km, avec ma montre qui me disait à quelle vitesse j’allais : entre 9 et 10 km par heure. Nous nous donnions rendez-vous au même endroit à la même heure le lundi et le mercredi, et étions parfois jusqu’à dix !

Quels sont vos projets ?

Cet été, je projette de participer aux jeux mondiaux des transplantés en Argentine si tout va bien et que je suis en bonne santé. Il y aura 1500 participants, une cinquantaine de pays représentés. En 2013, j’avais déjà participé à cette compétition, à Durban en Afrique du Sud.

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