Sclérose en Plaques : « Si on se renferme sur soi, la maladie gagne du terrain »

Chef de rayon, Gwendoline a été licenciée après un an d’arrêt maladie. Pour Voix des Patients, elle explique son combat quotidien et l’importance pour elle de maintenir une activité professionnelle.

Je m’occupais d’un rayon droguerie, parfumerie et hygiène. J’avais accouché de mon fils depuis un an »

raconte-t-elle. Suite à une intoxication alimentaire sur son lieu de travail, Gwendoline a perdu la vue du jour au lendemain. C’est ainsi que tout a commencé. A l’hôpital des Quinze-Vingts, spécialisé dans les pathologies relatives à la vue, les médecins constatent des plaques au niveau du cerveau et une paralysie de l’œil droit. S’ensuit un arrêt maladie pendant un an.

A l’issue de cette période, Gwendoline est déclarée « inapte » au métier de chef de rayon et licenciée.

J’ai dû envisager une reconversion professionnelle »,

raconte-t-elle. Pas évident pour celle qui était habituée à négocier avec des fournisseurs et à exercer des fonctions commerciales de trouver une nouvelle voie. Pourtant, à ses yeux, maintenir une activité est essentiel : « le lien social est très important. Si on se renferme sur soi, la maladie gagne du terrain. D’où l’intérêt d’échanger avec des gens ».

Elle a finalement retrouvé un travail, et a préféré être claire d’emblée avec son nouvel employeur :

je lui ai expliqué qu’il s’agit d’une maladie qui évolue et qu’on a toujours une épée de Damoclès au dessus de la tête. Et me suis inscrite à Cap emploi, l’équivalent de Pôle Emploi pour les personnes en situation de handicap ».

Gwendoline reconnaît avoir eu de la chance de se réinsérer, mais elle est consciente que la maladie peut faire peur à certains employeurs.

Certains, toutefois, comprennent que c’est à leur avantage dans la mesure où ils peuvent bénéficier de contrats aidés pour ce type d’embauches. De plus, certaines personnes concernées par la sclérose en plaques peuvent rester une dizaine d’années sans faire de poussées. Gwendoline estime qu’il est donc important d’en parler librement, et surtout de se battre tous les jours contre soi même :

la personne la plus forte, c’est vous. Régulièrement, je me dis que je vais aller contre ma maladie, que je vais poser le pied par terre et que c’est moi qui vais gagner le combat » !

Un remarquable témoignage de résilience et de combativité !