La 4 février avait lieu la Journée mondiale contre le Cancer. Après avoir consacré un dossier spécial au thème Cancer et Travail, Voix des Patients lève le voile sur les progrès en cancérologie.
En effet, aujourd’hui le cancer se guérit mieux et on peut vivre plus longtemps avec la maladie. Le dépistage permet de s’attaquer plus tôt aux cellules malignes et donc de les résorber plus vite.
1ère étape : le dépistage
En France, le dépistage est systématique pour le cancer du sein (par mammographie) et pour le cancer colorectal (par recherche de sang dans les selles). Les cancers de la peau, du col de l’utérus et de la cavité buccale sont, quant à eux, dépistés par votre spécialiste. Les techniques d’imageries médicales, de plus en plus perfectionnées, permettent d’obtenir des rendus très nets. On recense 5 techniques :
- les rayons X, utilisés depuis 1895, offrent aujourd’hui des images plus fines et en coupe,
- l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) permet de différencier les cellules normales des cellules tumorales,
- l’échographie et le doppler utilisent des ultrasons,
- la scintigraphie et le TEP-scan permettent de visualiser le fonctionnement d’un organe à l’aide d’éléments radioactifs,
- l’endoscopie permet de visualiser grâce à de mini-caméras l’intérieur de conduits ou de cavités inaccessibles à l’œil.
2ème étape : le traitement
On distingue trois traitements efficaces dans la lutte contre le cancer : la chirurgie, la radiothérapie, et les thérapies ciblées.
La chirurgie a été facilitée par le perfectionnement du matériel médical. Ainsi, une ablation de la tumeur par cœlioscopie est bien plus précise aujourd’hui, et représente une opération beaucoup moins lourde pour le patient. Cette technique est très utilisée pour les cancers utérins, ovariens, colorectaux ou de la vessie.
On peut aussi détruire les cellules tumorales, in situ, autrement dit, directement dans le corps. L’organisme éliminera ensuite naturellement les cellules mortes. On parle de « cryochirurgie » quand les cellules sont détruites par le froid et de « chirurgie par radiofréquence » quand elles sont détruites par la chaleur. Ces techniques sont utilisées pour des tumeurs de petites tailles (au niveau du foie, du rein ou de la prostate).
Les ultrasons focalisés de haute fréquence sont utilisés spécifiquement pour traiter des tumeurs de la prostate. Les cellules tumorales sont détruites grâce à la chaleur générée par une exposition locale à des ultrasons.
Enfin, la chirurgie au laser, autrefois réservée à la dermatologie, est désormais utilisée contre les cancers des bronches, du rectum, du larynx ou de l’œsophage.
La radiothérapie consiste à détruire les cellules cancéreuses par une exposition à des rayons ou des particules de haute énergie. Il existe deux types de radiothérapie : la radiothérapie stéréotaxique (une seule exposition forte), et la radiothérapie stéréotaxique fractionnée (plusieurs expositions plus faibles) conseillées pour traiter des tumeurs cérébrales profondes difficilement opérables.
Les progrès de la biochimie ont permis d’approfondir les connaissances des cellules cancéreuses afin de s’attaquer directement à leurs propriétés. On peut ainsi empêcher leur prolifération, grâce au traitement par inhibiteurs des protéines kinase qui permet de rééquilibrer le taux de protéines fréquemment anormal dans les cellules cancéreuses. Certaines tumeurs stimulées par les hormones se verront plutôt traitées par l’hormonothérapie, un traitement médicamenteux qui agit directement sur la production d’hormones dans le corps. Le corps médical a aussi recours à l’action ciblée d’anticorps thérapeutiques qui vont se fixer sur une molécule, exprimée à la surface la cellule tumorale et bloquer sa multiplication. Et enfin, l’angiogenèse est un processus naturel responsable de la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. La tumeur va détourner ce mécanisme pour assurer sa croissance et sa dissémination. Des anticorps sont donc utilisés dans le traitement de certains cancers colorectaux, du poumon, du sein, du rein et de l’ovaire. Par ailleurs, une nouvelle stratégie prometteuse vise à coupler un anticorps avec une molécule médicamenteuse (chimiothérapie).
La recherche avance à grands pas dans le traitement du cancer, et on réalise à présent que chaque tumeur est spécifique à chaque patient. Les traitements tendent donc à être de plus en personnalisés et adaptés à chaque cas de figure.