Avoir une maladie chronique et une carrière

Ce groupe d’assurance compte 6407 salariés, dont 338 « en situation de handicap ». Afin de  lutter contre les préjugés, l’entreprise a réalisé un film. De vrais salariés jouent des scènes humoristiques, dans un esprit lipdub. Les vidéos de leur vie au bureau sont réunies sous un titre évocateur, « Ca handi long » (Ca en dit long), sur le site www.cahandilong.fr, lancé le 26 mars.

Certes il s’agit d’une opération de communication pour donner au groupe une image d’acteur socialement responsable. Cependant, les réalisateurs ont aussi filmé des témoignages de salariés, qui assument publiquement leur « handicap invisible ». Et  brisent ainsi un tabou !

Pas facile d’être pris au sérieux quand le handicap n’est pas visible, contrairement aux paraplégiques en fauteuil roulant ou aux aveugles avec leur canne. Ils représentent pourtant la 80% des travailleurs handicapés (80 %). Touchés par des scléroses en plaques, de l’épilepsie, un cancer, du diabète ou par des troubles psychiques, il leur faut néanmoins aller au bureau tous les jours comme les autres. Et faire bonne figure ! Car ils ne veulent surtout pas être mis à l’écart. D’ailleurs, ils communiquent rarement sur leur maladie, de peur d’être mis au placard.

Christian raconte par exemple qu’il souffre d’insuffisance rénale. « Lorsque j’étais dialysé, certes ça ne se voyait pas, mais j’avais des absences parce que je partais trois fois par semaine pour faire mes dialyses. Et là, en étant greffé, je suis tout à fait invisible pour mes collègues au niveau de mon handicap ». Il témoigne des difficultés propres au handicap invisible. Manager au service opérations assurance, Karine explique elle aussi que l’on n’a pas forcément envie de montrer son handica : « je m’évertue à faire le maximum pour que ca ne se voit plus, pour ne pas être traité différemment ». Des situations difficiles dont ils témoignent avec sincérité !