Google a mis au point une intelligence artificielle qui permet de diagnostiquer des cancers du poumon, avec plus de précision que les radiologues. Une innovation qui suscite beaucoup d’intérêt, d’autant qu’il s’agit du cancer le plus meurtrier dans le monde.
Selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, chaque année, 1,69 million de personnes décèdent d’un cancer du poumon. Comme tous les cancers, plus il est détecté tôt, plus les chances de rémission augmentent. À l’heure actuelle, pour identifier ces tumeurs, les radiologues peuvent avoir recours à différentes techniques : imagerie médicale, analyses biochimiques et moléculaires, biopsie… Ce geste assez lourd consiste à prélever du tissu suspect pour valider le diagnostic.
Des nodules indétectables à l’œil nu
Afin de gagner en précision, en efficacité et en rapidité, les chercheurs de Google ont mis au point un logiciel capable de reconnaître les tumeurs du poumon. Le système de vues 3D permet de générer non seulement une prédiction sur la malignité globale du cancer du poumon, mais aussi d’identifier les tissus malins les moins visibles (les nodules). Des tests ont permis de montrer que l’algorithme de Google était plus performant que les médecins, lesquels avaient pourtant accès à l’historique médical. Sur 507 patients, dont 83 étaient atteints d’un cancer, les radiologues ont échoué à identifier 5% de malades, contrairement à l’algorithme, qui a réussi à tous les identifier. Les médecins ont également diagnostiqué à tort 11% de cancers en plus que le logiciel. Si ce dernier est meilleur que les six radiologues contre lesquels il a été mis en compétition, c’est, entre autres, parce que l’ordinateur peut détecter certains signaux invisibles à l’œil nu.
L’intelligence artificielle déjà très utilisée en médecine
L’IA a déjà beaucoup fait ses preuves dans le domaine de la détection des cancers. Son domaine de prédilection: la reconnaissance d’images. Des centaines de milliers d’images médicales, toutes issues de patients dont le diagnostic est connu, sont présentées à des algorithmes de deep learning. Ceux-ci s’entraînent alors à distinguer des pathologies précises (des lésions malignes, par exemple). Si l’IA permet déjà d’identifier des mélanomes ou des cancers du sein, c’est la première fois qu’elle montre sa pertinence en ce qui concerne le cancer du poumon. Que les médecins se rassurent, car, malgré sa puissance de frappe, l’intelligence artificielle n’a pas vocation à les remplacer. Ce sont eux qui apportent le diagnostic, même si c’est l’algorithme qui détecte un signal. À noter : l’IA ne se limite pas à détecter les cancers, elle est aussi en mesure de déterminer quel traitement sera le plus adapté pour un malade et même sa probabilité de contracter certaines maladies.
Ce récent programme illustre aussi l’irruption des géants du web dans le secteur de la santé. Sa capacité à analyser des scanners pulmonaires de patients représente un réel espoir, même s’il reste à le valider sur de larges populations.