Cette semaine, la pollution de l’air a atteint des sommets à Paris. Toutes les grandes villes de France sont concernées par ce phénomène. Une fois de plus, l’Institut de veille sanitaire vient de tirer la sonnette d’alarme.
Les experts de cet établissement, qui dépend du ministère de la Santé, ont expliqué, dans le cadre de la présentation de leur bulletin épidémiologique, que les particules fines accroissent la mortalité à court terme. Surnommées dans le jargon scientifique les « PM 10 », elles sont recrachées par les véhicules au diesel, la production industrielle, les systèmes de chauffage ou les cheminées. Les scientifiques ont considérablement affiné leurs outils pour mesurer ces particules. Fin 2012, elles étaient déjà en effet à l’origine de 250 décès et de 1.000 hospitalisations supplémentaires par an dans l’Hexagone.
Des chiffres préoccupants
Au total, 17 agglomérations françaises de plus de 15,3 millions d’habitants ont été prises en considération pour cette récente étude. Certes, aucune de ces villes n’atteint le plafond de 40 microgrammes par an et par mètre cube, un chiffre qui correspond à la moyenne annuelle fixé par la Commission européenne. En revanche, toutes, à l’exception de Dijon, dépassent la valeur-limite recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Un constat plutôt alarmant ! La ville de Marseille arrive en tête du classement des villes les plus polluées par ces particules fines, suivie de Lille, de Lyon puis de Nice. Etonnamment, Paris n’arrive qu’en 7ème position.
L’InVS confirme d’autres tendances déjà identifiées par le passé, notamment le fait que la hausse de cette mortalité « non accidentelle » liée à la pollution de l’air est plus forte l’été que l’hiver. Ce phénomène s’explique par le fait que les effets de la chaleur d’une part, et de la pollution d’autre part, se combinent. Dans un contexte où le réchauffement de la planète est chaque jour davantage une réalité, il y a lieu de s’inquiéter, dans la mesure où les étés seront fatalement de plus en plus chaud.
Ces dernières sont considérées comme le «polluant atmosphérique le plus nocif pour la santé humaine en Europe» par l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Pourquoi ? Parce qu’elles pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires, mais aussi dans le sang. Sont concernées à la fois les personnes qui souffrent déjà d’asthme ou de maladies cardiaques, mais aussi les autres, car elles risquent d’être touchées à leur tour. Outre l’asthme et les maladies respiratoires ou cardio-vasculaires, une exposition aux particules fines peut aussi entraîner des allergies et des cancers. Il s’agit donc d’un phénomène à prendre en considération. Si chacun active ses réflexes citoyens, la donne pourrait évoluer !
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