Cancer : l’état dépressif des patients trop souvent ignoré

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Cancer : l’état dépressif des patients trop souvent ignoré

Un grand nombre de malades atteints de cancer souffrent de dépression, mais dans les trois quarts des cas le diagnostic n’est pas posé.

La dépression est insuffisamment prise en charge chez les malades atteints de cancer, conclut une étude britannique publiée le 28 août dans la revue médicale The Lancet. Et pour cause, le diagnostic n’est pas posé dans les trois quarts des cas, selon cette recherche menée auprès de 21 000 patients. Alors même que le risque de dépression est plus élevé que dans la population générale.

Ce risque varie en fonction du type de cancer : de 13,1 % en cas de cancer du poumon à 9,3 % pour le cancer du sein, ou 5,6 % dans les localisations génito-urinaires.

« C’est en effet un problème très sous-évalué, confirme le Pr Jean-Louis Pujol, responsable de l’oncologie thoracique et de l’unité de psycho-oncologie au CHU de Montpellier, au Figaro. Le patient est dans une situation traumatique très forte et ses besoins ne sont pas complètement couverts. »

Le patient lui-même n’est pas forcément conscient de se trouver dans un état dépressif.

« Se sentir triste peut paraître normal, mais si cela devient permanent et surtout s’il y a une perte d’envies, il faut s’inquiéter », précise Catherine Adler, onco-psychologue et vice-présidente de l’association Étincelle, consacrée aux activités de bien-être pour les femmes souffrant d’un cancer.

C’est donc à l’équipe soignante d’effectuer un premier repérage de la dépression puis de confirmer ou non le diagnostic ; et à l’entourage d’être attentif et de permettre au malade de verbaliser ses émotions.