Cancer : quand la musique adoucit la maladie

Cancer : quand la musique adoucit la maladie

Chanter ou faire de la musique ensemble pour supporter ou surmonter la maladie, telle est la vocation de la musicothérapie. Un soin de support qui fait de plus en plus d’adeptes en France. L’association À Chœur d’être en témoigne.

Aucun de nous n’est musicien ou chanteur, mais c’est une sensation incroyable : notre corps entre en résonnance avec les sons. Après ce qu’il a enduré avec la maladie, il vibre et cette vibration est comme un retour à la vie.

Caroline est l’une des quatre co-fondatrices d’À Chœur d’être, une association qui propose une aide au vécu du cancer, par le chant choral en musicothérapie. Tout comme Brigitte, Isabelle et Michèle, elle a vécu un cancer. Tout comme elles, elle a découvert cette pratique qui lui a permis de « se réapproprier ce corps maltraité, de se reconnecter avec ses émotions ». Une expérience qu’elles ont voulu continuer à partager ensemble et avec d’autres éprouvés par la maladie ou accompagnants (famille, amis, soignants,…). À Chœur d’être a ainsi été créée à Nantes, en septembre 2014, avec le soutien de la Ligue contre le cancer. Parce que « chanter, vibrer est un soin permanent ».

Zaz, Joe Dassin, les Beatles et des berceuses russes au répertoire

Les séances ont lieu une fois par semaine, le jeudi soir de 18h à 20h, dans la chapelle de la clinique Saint Augustin, mise à disposition gracieusement. La chorale est animée par la musicothérapeute Elizabeth Osadtchy. La première demi-heure est consacrée à travailler le souffle, avant de donner de la voix. Le répertoire est varié : de Zaz à Jean Ferrat, de Mécano à Michel Berger ou Joe Dassin, de la variété française aux chants celtes ou aux berceuses russes. Chacun y va de son plaisir et de son inspiration.

Nous ne sommes pas dans la technique d’interprétation mais dans la richesse vibratoire du son pour accéder au bien être, souligne Caroline. Chacun peut partir sur un ton différent, l’essentiel est de chanter ensemble. Et au final, cela créé une communion, une harmonie étonnante. À la fin de la séance on se sent libérés, légers, entourés de chaleur. On a envie de prolonger ce moment.

Un sentiment d’unité, de solidarité qui aide à sortir de l’isolement auquel la maladie conduit souvent.

L’association compte aujourd’hui plus d’une vingtaine d’adhérents. « Nous avons la volonté de suivre les directives du Plan Cancer III en participant au développement de la qualité de vie des patients dans le cadre du parcours de soin personnalisé ». Dans cette perspective, l’association envisage de proposer des animations de musicothérapie dans les centres de santé de Loire-Atlantique et de s’associer aux recherches menées en musicothérapie. Pour que cette pratique bienfaisante trouve l’écho qu’elle mérite.

Une efficacité prouvée

Depuis plus de 30 ans, la musique est utilisée pour réduire la souffrance des patients en soins palliatifs. Une équipe de chercheurs de l’université d’Heidelberg (Allemagne) vient de confirmer l’impact de cette pratique en milieu hospitalier. Il y a quelques mois, une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet révélait que le fait d’écouter de la musique avant, pendant ou après une intervention chirurgicale diminue l’anxiété et les douleurs des patients, facilitant ainsi leur rétablissement.

 

 

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Séances : le jeudi soir, de 18h à 20h, dans la chapelle de la clinique saint Augustin, 78 rue Paul Bellamy à Nantes.