Cancer du sein : un défi pour se sentir vivante

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Cancer du sein : un défi pour se sentir vivante

L’Association Phoenix & Dragons, créée en mars dernier, propose à 12 femmes en fin de traitements du cancer du sein, de participer au projet « Cap’Vogalonga 2016 », c’est à dire une randonnée de 32 km sur la Lagune, à Venise.

La jeune association Phoenix & Dragons a pour vocation d’aider et d’accompagner des hommes, femmes et enfants à mieux vivre l’après cancer, en leur redonnant estime et confiance en soi, par le biais d’activités physiques, sportives et artistiques.

Nous proposons un accompagnement global, physique et psychologique »

explique la fondatrice, Carole David. Et de poursuivre : « Nous voulons être des générateurs de parenthèses enchantées qui permettent d’oublier la maladie et reprendre confiance et estime de soi. »

Elles rament contre le cancer

Le 15 mai prochain, 12 femmes touchées par le cancer du sein relèveront donc le défi de ramer sur la Lagune pendant 32 km. Et d’oublier ainsi pour un temps les traitements. L’occasion de chasser les idées noires et de changer d’environnement.

Cette randonnée va permettre de focaliser l’énergie sur le challenge et l’effort, c’est une réconciliation avec le corps. Lors des entraînements, nous sommes joyeuses, on chante même ! On se sent pleinement vivantes, »

se réjouit celle dont l’annonce du cancer, à 44 ans, a été un véritable choc émotionnel. Et d’ajouter : « comme pour beaucoup de malades, le cancer était associé à une mort presqu’imminente pour moi. J’étais terrifiée. Mais cette peur de mourir m’a énormément boostée ».

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Une bulle de transition avant la reprise du travail

Cette randonnée, qui n’est pas une compétition et n’a aucun enjeu de classement, constitue un réel défi pour ces femmes qui se reconnaissent et partagent avec bienveillance les mêmes angoisses et soucis de santé. « Ce projet commun a été créé dans une ambiance de fraternité, de solidarité et de bienveillance, dans un respect mutuel extrêmement fort ». La majorité de ces femmes n’étant, par ailleurs, jamais allées à Venise, cette « parenthèse enchantée, hors du temps et de l’espace sera un moment privilégié pour mieux vivre l’après cancer.»

Ces bulles de transition permettent également d’envisager la reprise du travail plus sereinement.

Nous nous inscrivons juste avant cette reprise pour offrir aux femmes une bouffée d’énergie leur permettant de lâcher leurs peurs et leurs doutes dans la Lagune, et se regorger d’une énergie nouvelle pour revenir à Paris dans un état d’esprit grandi. Ce qui est bon pour le corps est bon pour le moral… »,

ajoute Carole David. Car reprendre son activité après des mois passés dans un cocon, à être manipulée avec une extrême précaution par un personnel médical aux petits soins, est loin d’être évident.

Il est très difficile de se retrouver ainsi lâchée dans l’arène du monde professionnel, l’environnement pro est impitoyable, il nécessite de rester vigilant et se protéger pour ne pas risquer une éventuelle récidive »

explique Carole David, qui vient de reprendre son poste en mi-temps thérapeutique, au sein d’une grande compagnie d’assurance.

Pour certaines femmes, ce risque de récidive peut être décuplé en raison du stress.
« Avec le recul, poursuit-elle, je me rends compte d’une chose : il est primordial de cultiver le détachement, de rester zen et de prendre aussi le temps de vivre ces moments pour soi, et ensemble, loin de son cadre habituel avant de retrouver son cadre professionnel. »


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