Chez moi, en bonne santé, plus longtemps

Vie sociale
Chez moi, en bonne santé, plus longtemps

D’après les chiffres de Santé publique France, nous passons en moyenne en France 70 % de notre temps quotidien dans notre logement, mais si ce dernier n’est pas adapté, cela peut avoir des répercussions sur notre santé…

Il est essentiel que notre habitat soit au service de notre santé, et c’est particulièrement vrai pour les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques. De nombreux patients vivent dans des appartements non adaptés à leur âge ou à leur handicap/pathologie. L’une des conséquences, c’est la dépression car pour eux, le quotidien peut s’avérer très difficile », explique Vanessa, qui accompagne des patients à leur domicile. Et de poursuivre : « Aujourd’hui, ces personnes souhaitent être relogées dans des appartements plus adaptés à leurs besoins, mais les demandes de relogement sont nombreuses et les listes d’attente souvent bien longues ». Selon une enquête de l’Insee (Statistiques sur les ressources et les conditions de vie 2015), 18 % des personnes handicapées déclarent se sentir seules « tout le temps » ou « la plupart du temps », contre 7 % pour l’ensemble de la population. Autre chiffre marquant : seulement 7 % des logements sont considérés comme totalement accessibles selon le conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH)…

Vers un habitat plus inclusif

Dans le cas de ces patients en perte d’autonomie, un logement adapté, ça veut dire quoi concrètement ? Ce sont de grandes pièces s’il faut pouvoir déplacer dans un fauteuil roulant, un ascenseur pour des personnes à mobilité réduite, un éclairage accessible, une douche à l’italienne pour éviter d’avoir à enjamber une baignoire… », explique Vanessa. Et pour des personnes encore en activité, mais à mobilité réduite, le fait d’être à proximité des transports en commun est un atout majeur. D’ailleurs, la notion d’habitat « inclusif » s’est considérablement développée ces dernières années. « Cela inclut également le fait d’intégrer dans la domotique des technologies intelligentes, telles que des systèmes de surveillance, des détecteurs de mouvement ou encore des commandes à distance pour faciliter la vie quotidienne », détaille Vanessa.

Prendre en compte le vieillissement

Selon elle, dans un contexte de vieillissement de la population, tout doit être mis en œuvre pour maintenir l’autonomie des personnes âgées le plus longtemps possible. En effet, on ne pourra pas multiplier les EPHAD à l’infini. Sans compter les dysfonctionnements dans certains établissements liés souvent à un manque de personnel. En 2060, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans pourrait augmenter de plus de 80 % par rapport à ce qu’il était  2007, selon les scénarios de l’INSEE, pour atteindre le nombre de 23,6 millions. La rénovation est parfois plus facile à déployer et moins coûteuse que d’emménager dans un logement neuf. Mélanie en témoigne, elle a complètement repensé sa maison : « J’habite en Seine et Marne dans un pavillon sur deux niveaux. Avec ma sclérose en plaques, je ne parviens plus à monter les escaliers. J’ai envisagé de déménager, mais le marché de l’immobilier n’étant pas favorable, je vais finalement faire installer des rampes, et même refaire mes escaliers, car les marches sont trop hautes ». Elle ne jouait plus de piano car il était à l’étage, alors récemment elle l’a fait descendre au rez-de-chaussée où elle passe désormais le plus clair de son temps. Pour les patients comme elle en perte d’autonomie, il s’agit d’apporter des modifications structurelles au domicile pour le rendre plus accessible en supprimant des obstacles ou en créant des salles de bains adaptées. Pour autant, tous les logements ne peuvent pas être normalisés.

Services d’aides à la personne

Une autre solution pour maintenir l’autonomie des personnes âgées, c’est de mettre en place des services d’aides à domicile pour les assister dans les tâches quotidiennes, comme le ménage, les courses, et l’aide à la prise de médicaments. Ces services à domicile se sont considérablement multipliés ces dernières années. Je n’hésite pas à avoir recours à des prestations de ménage, de livraison, ou de préparation de repas », raconte Jacqueline, qui a beaucoup de mal à se mouvoir en raison d’une arthrose sévère. Récemment, elle a également eu recours aux services d’un prestataire pour s’équiper en prothèses auditives et en optique : « je ne savais pas qu’ils pouvaient se déplacer. Quand on me l’a dit, j’ai saisi l’opportunité, car les déplacements sont pour moi difficiles et contraignants ».

Un habitat sain pour tous

Un habitat qui agit de manière positive sur la santé, c’est aussi un habitat qui offre un confort et une qualité d’air intérieur optimale, en toute saison. Et ce, même pour les personnes jeunes et/ou en bonne santé. Précisément pour éviter de tomber malade. On ne peut pas imaginer l’habitat santé de demain sans tenir compte de ces enjeux écologiques… Les matériaux utilisés, l’éloignement du bruit, l’isolation (pour éviter le froid et les moisissures), la proximité d’espaces d’activité physique, la verdure… sont essentiels. Et ce d’autant qu’avec le développement du télétravail, on passe de plus en plus de temps chez soi…

M-FR-00013304-1.0 – Établi en février 2025