De plus en plus d’opérations du cancer du sein se déroulent en ambulatoire

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De plus en plus d’opérations du cancer du sein se déroulent en ambulatoire

Pour beaucoup de femmes victimes d’un cancer du sein, l’opération n’est plus synonyme d’hospitalisation, notamment pour la chirurgie conservatrice. Une bonne nouvelle malgré quelques réserves d’ordre psychologique et logistique.

Rentrer chez soi le soir même de l’intervention était encore impensable il y a quelques années. En 2010, seulement 5% des opérations du cancer du sein en France étaient réalisées en ambulatoire, c’est-à-dire sans hospitalisation de nuit. Ce chiffre est passé à près de 25% en 2015, selon Unicancer. Et dépasse même 40% pour les opérations pratiquées dans les centres de lutte contre le cancer !

C’est essentiellement pour des raisons économiques que la pratique s’est développée. Ainsi, dans le cadre du plan cancer présenté en 2014, le gouvernement estime que cette pratique « pourrait concerner 50% de la chirurgie des cancers du sein » d’ici 2020.

Des freins psychologiques malgré une grande satisfaction

Il n’en demeure pas moins que des freins psychologiques demeurent. En effet, la charge symbolique associée au cancer semble incompatible avec l’absence d’hospitalisation aux yeux de certaines femmes. D’autres, à l’inverse, se réjouissent d’échapper au caractère anxiogène de l’hôpital.

 

 

Il n’en demeure pas moins que l’opération du cancer du sein se prête bien à la chirurgie ambulatoire, du moins dans sa forme la moins mutilante, à savoir l’ablation de la tumeur et d’un ou plusieurs ganglions. Cette chirurgie est en effet de courte durée, avec un faible risque de complications sévères. Par ailleurs, les spécialistes estiment qu’il s’agit d’une intervention relativement peu douloureuse et peu invalidante pour la patiente.

Une enquête réalisée au centre anti cancer Georges François Leclerc de Dijon, révèle que 66% des opérations « standard » de cancer du sein sont réalisées en ambulatoire. 97% des patientes se sont dit satisfaites et seules 4% estiment qu’elles auraient été mieux prises en charge avec une hospitalisation traditionnelle.

Et des questions d’ordre logistique

L’adhésion de la patiente est en effet très importante. Autre problème d’ordre logistique : tous les établissements n’ont pas un service de radiologie et de scintigraphie dans leurs murs permettant une prise en charge sur une seule journée. La question se pose aussi pour le suivi post-opératoire : ne vaut-il pas mieux être hospitalisé 48 heures pour faire tous les examens plutôt que de faire cinq allers-retours. Les pratiques évoluent mais les interrogations demeurent.

 


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