Des témoignages émouvants sur les TOC

Des témoignages émouvants sur les TOC

Montrer la souffrance psychologique à travers des photos, c’est le pari de Dan Fenstermacher. Ce photographe qui souffre de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) a souhaité sensibiliser le monde à cette maladie mentale. Edifiants, ses clichés révèlent la solitude de celles et ceux qui sont concernés.

De la même façon que Dorothy Shoes révèle la colère des personnes atteintes de sclérose en plaques, ce californien cherche à démonter certains préjugés. Ni inaptes, ni improductifs, ni fous, ni dangereux, les personnes atteintes de TOC sont des personnes sensibles. Les principaux symptômes sont des pensées, des gestes ou des comportements obsessionnels ou envahissants. Comme le confie Dan Fenstermacher, les portraits qu’il a réalisé permettent d’éprouver la complexité de la vie d’un malade mental. Son but : modifier l’image négative que traînent les maladies mentales et inciter les personnes qui en souffrent à se faire soigner et à s’accepter.

Aux Etats-Unis, on estime que 2,2 millions d’Américains sont concernés. Tous aspirent à l’amour, au respect et au bonheur. Ci-dessous quelques uns des témoignages qu’il a recueillis.

Autant de propos forts et émouvants :

Les malades ne sont pas responsables, pas plus qu’ils ne simulent ou ne fabulent. Il n’y a aucune raison de les traiter comme des êtres inférieurs, des fous ou des mutants. Je voudrais aussi convaincre ceux qui souffrent qu’ils peuvent obtenir de l’aide et s’en trouver mieux, quelle que soit la gravité de leur état. N’ayez pas peur des préjugés et des moqueries »


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(c) Dan Fenstermacher

Enfant, j’avais des TOC classiques : pianoter, recompter, vérifier. En grandissant, ils se sont transformés en hypocondrie. Je prenais un mal de crâne pour une tumeur au cerveau, une fièvre pour une méningite. Le pire, c’est quand j’étais terrorisé à l’idée de me fracasser la tête à coups de poings ».


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(c) Dan Fenstermacher

Je souffre de TOC perfectionnistes, de dépression et d’angoisse. J’ai du mal à terminer ce que j’entreprends : j’ai peur de commettre des erreurs et que l’on juge mon travail bâclé. Cette phobie de prendre une mauvaise décision m’a rendue indécise. Tout ce que je fais doit être absolument parfait. Je mets toujours la barre trop haut.

Trop longtemps j’ai cru que j’étais folle, parano, fainéante, nulle et inutile. Jusqu’à ce que je découvre qu’il s’agit d’une maladie qu’on peut traiter »


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(c) Dan Fenstermacher

Je souffre de TOC depuis l’enfance. Jusqu’à 23 ans, j’ai eu honte de mes compulsions, sans comprendre de quoi il s’agissait. Je m’en suis caché pendant des années sans me faire soigner ».


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(c) Dan Fenstermacher

Quand on me demande comment je vis avec mes symptômes, je n’ai pas de réponse simple. En fait, c’est une bataille de tous les instants.

La dépression est arrivée plus tard, sans doute à cause de mon état de santé et de mes efforts pour être ‘normale’. J’ai touché le fond il y a cinq ans environ. Depuis, je me suis réinventée. Ou peut-être assumée. Je ne suis pas si mal que ça. Il m’a fallu près de quarante ans pour en arriver là ».


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(c) Dan Fenstermacher

Je n’ai qu’un conseil à donner à ceux qui souffrent d’une maladie mentale: acceptez-vous tels que vous êtes, avec vos limites. Acceptez de devoir peut-être suivre un traitement ou une thérapie jusqu’à la fin de vos jours.

Vous êtes malade, mais vous n’êtes pas ‘la maladie’. La clé c’est de l’accepter. Mais n’acceptez jamais moins que l’amour, le respect et le bonheur qui vous sont dus ».


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(c) Dan Fenstermacher

À ceux qui souffrent de TOC, je conseille vivement d’en parler. On s’enferme parfois dans un schéma de pensée dont on devient prisonnier. Partager l’expérience des autres remonte le moral et permet de découvrir des traitements auxquels on n’aurait pas pensé ».