Essononco : un réseau contre le cancer

Essononco : un réseau contre le cancer

Ce réseau de santé, crée il y a onze ans, accompagne très efficacement les personnes concernées par le cancer et leurs proches.

« Nous ne prodiguons pas de soins, mais assurons la coordination entre la ville et l’hôpital», souligne Moshé Itzhaki, à la tête de cette structure. Son objectif : préserver la qualité de vie des patients, souvent déconnectés, après leur séjour hospitalier, des soins prodigués en ville. « D’où la nécessité de créer des ponts entre les deux univers. Nous menons une action directe auprès des malades et cherchons à améliorer leur prise en charge », souligne-t-il. Au total, sept personnes travaillent à plein temps pour ce réseau, parmi lesquels deux infirmières coordinatrices, une psychologue coordinatrice, et une assistante sociale coordinatrice.

Essononco rayonne dans tout le département, au sein duquel environ 6000 nouvelles personnes atteintes de cancer sont déclarées chaque année. « Nous créons des interactions entre les intervenants qui prennent en charge les patients et prenons contact avec les cancérologues des hôpitaux. Nous avons aussi tissé des liens avec les travailleurs sociaux et les acteurs de santé, qu’il s’agisse des infirmières, des médecins, ou des pharmaciens », ajoute Moshé Itzhaki.

Ayant à cœur la qualité de vie des patients à domicile, Essononco leur permet de bénéficier d’une évaluation faite par l’équipe de la coordination. Leurs besoins sont ainsi pris en considération. Certains sont mis en relation avec des organismes de financement, d’autres avec des psychologues, diététiciens, socio-esthéticiennes… Ils peuvent aussi assister à des ateliers en fonction de leurs problématiques : activité physique adaptée, sophrologie, retour à l’emploi, troubles de la mémoire… chacun cherche à trouver des réponses à ses besoins.

Mais c’est surtout avec les patients, et entre les patients, que les connections se sont développées. « Un comité de patients a été crée pour leur permettre d’échanger entre eux mais aussi être une force de proposition pour de nouveaux projets. Ils ont déjà aidé a encadrer plusieurs actions comme les cours d’activité physique adaptés”, souligne Moshé Itzhaki.

A leur demande, Essononco a mis en place, il y a un an et demi, un événement baptisé « Les Conviviales ». A cette occasion, « dans une ambiance chaleureuse et musicale, ils aspirent à laisser un peu la maladie de côté », précise-t-il. Pas moins de 150 personnes sont attendues dans le cadre de la première édition du 26 septembre prochain dans le parc du château de Morsang sur Orge.

Concernée par la maladie, Isabelle s’est rapprochée de ce réseau après en avoir découvert l’existence par le biais d’ateliers organisés par sa mutuelle. « A l’époque, je cherchais à améliorer ma situation physique et psychologique. J’ai pu bénéficier de cinq séances gratuites avec une psychologue formidable et davantage formée pour accompagner des malades du cancer que celles que j’avais pu rencontrer auparavant », explique-t-elle. Essononco lui a beaucoup apporté dans la phase d’après-cancer, laquelle n’est pas évidente à aborder : « quand les soins hospitaliers prennent fin, on se retrouve seul face à la maladie et à nos peurs. Par la suite, les ateliers REMAIDE (REtour et MAItien Dans l’Emploi) m’ont beaucoup aidée pour le retour à l’emploi, lequel a été pour moi un peu compliqué à gérer ». Les conversations avec d’autres patients partageant le même vécu lui ont été très bénéfiques.

Philippe, lui aussi, ne tarit pas d’éloges sur Essononco. Pour sa part, c’est surtout un soutien juridique qu’il est venu cherché après son cancer : « j’avais besoin d’informations sur la façon de pouvoir assumer financièrement pour faire vivre ma famille mais aussi de conseils pour aborder au mieux le retour à l’emploi. Je ne pouvais pas me permettre de payer un avocat pour ses avis, or j’ai pu bénéficier de l’accompagnement de juristes compétents et faire ainsi face plus sereinement au DRH de mon entreprise ». Par la suite, il s’est engagé au sein du comité de patients d’Essononco, constitué d’une petite vingtaine de personnes, et où il est l’un des rares hommes parmi une écrasante majorité de femmes. Ensemble, ils tentent de faire connaître ce réseau de santé, pour que d’autres puissent bénéficier à leur tour d’un soutien, ô combien essentiel, dans des périodes de grande fragilité.