Jeunes et impliqués, à quoi ressemble la jeune génération d’oncologues ?

Cancers
Jeunes et impliqués, à quoi ressemble la jeune génération d’oncologues ?

Les jeunes cancérologues sont souvent plus spécialisés et moins paternalistes que leurs aînés. Mais aussi plus transparents et plus ouverts. Confessions de trois d’entre eux.

Marie, qui exerce en région Rhône-Alpes se félicite de cette sur-spécialisation, qui suppose d’être en interaction constante avec les autres disciplines. La cancérologie est rarement une vocation que l’on entretient dès le plus jeune âge, comme d’autres rêvent de devenir pompiers, mais plutôt une spécialité qui se profile au fur et à mesure des études. « J’ai toujours voulu être médecin. Ce qui m’intéressait au départ c’était la recherche, mais je me suis ennuyé dans les labos », explique le Dr Marc Bollet, 40 ans, oncologue radiothérapeute à la clinique Hartmann (92). Son quotidien est partagé entre la rencontre avec ses patients et la recherche de nouveaux traitements. Une polyvalence qu’il apprécie. « Il faut à la fois un très bon spécialiste technique et avoir des qualités humaines pour accompagner au mieux ses patients », ajoute-t-il.

Le Dr Hanah Lamallem, 36 ans, a le sentiment d’imposer un peu moins qu’un grand ponte aux tempes grisonnantes. « Je pensais que mon âge serait un handicap, et que certains confrères hésiteraient à m’envoyer des patients à cause de lui. Mais non. Si les patients sont parfois étonnés au premier rendez-vous, ma transparence les rassure. Je mets toujours toutes les cartes sur table, je donne toutes les infos. En sortant de mon cabinet, les patients connaissent parfaitement le diagnostic et les choix qui s’offrent à eux », explique-t-elle. Elle souligne de son côté qu’il faut toujours s’informer et être à la pointe de l’innovation car la recherche avance très vite. Un enjeu passionnant à ses yeux.

Elle reconnaît plusieurs différences avec la génération précédente, à commencer par le fait que les jeunes échangent peut être davantage : « Quand on ne peut plus aider un patient par nous-même, on passe beaucoup plus facilement la main à un autre collègue par exemple ». Sa relation avec ses patients est vraiment très forte.

Si la nouvelle génération d’oncologues est différente, les patients ont eux aussi évolué. Leur niveau d’information a considérablement augmenté, si bien que la parole du médecin est moins sacralisée que par le passé. « On est passé d’une médecine un peu latine, paternaliste où l’on met la main sur l’épaule du patient, à une médecine plus anglo-saxonne avec un véritable contrat de confiance. Il faut davantage expliquer ses choix, argumenter parfois pour convaincre que c’est la bonne démarche à suivre. Le patient ne subit plus le protocole mais en devient davantage acteur », confirment ces jeunes.

Tous rêvent d’une molécule miracle qui vaincra définitivement le cancer. En attendant, ils souhaitent travailler sur la question de l’après-cancer, la réinsertion et le bien-être des anciens patients, parce qu’à leurs yeux « cela concerne aussi les médecins ». Après quelques années de carrières, tous sont unanimes : ils ne regrettent aucunement leurs choix de discipline.

 

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