La mastectomie : une véritable épreuve !

Cancers
La mastectomie : une véritable épreuve !

Après un cancer du sein, deux femmes sur cinq doivent subir une ablation du sein. Une forme de «double peine» !

Cette épreuve traumatisante concerne 20 000 Françaises chaque année, soit 40 % des femmes à qui l’on diagnostique un cancer du sein. Outre la mutilation, outre la douleur physique liée à l’opération, outre les bouleversements psychologiques, elles doivent aussi faire face à des dépenses financières importantes.

La dernière enquête annuelle de l’Observatoire sociétal des cancers s’appuie sur les témoignages de 992 femmes. L’auteur de l’étude, Emmanuel Jammes, observe que si certaines femmes sont résignées et perçoivent l’opération comme un moyen de survie, d’autres vivent terriblement mal la perte de ce symbole de leur féminité. Ainsi, alors que les premières sont presque soulagées, les secondes vivent presque plus mal la mastectomie que la tumeur.

Ce rapport révèle aussi que paradoxalement, la reconstruction mammaire, même si elle est souhaitée, peut être mal vécue au sens où elle suppose une, voire plusieurs opérations, avec parfois des prélèvements de muscles ailleurs sur le corps.
Soumeya, 45 ans, a appris à vivre avec sa mastectomie depuis deux ans. Elle n’assumait toutefois pas toujours d’aller à la plage ou à la piscine. Elle sera opérée en août prochain pour une reconstruction mammaire. Partagée entre l’excitation et la peur, elle est consciente que ce nouveau sein n’aura aucune sensation. Elle projette d’ailleurs de participer à des groupes de parole pour s’y préparer.

A toutes ces difficultés psychologiques, s’ajoute les problèmes matériels, puisque, selon cette enquête, une femme sur deux ayant subi une mastectomie dit avoir eu du mal à payer le reste à charge (autrement dit, ce que la Sécurité sociale et la mutuelle ne couvrent pas dans le cadre d’une affection de longue durée). Le coût moyen de ce dernier est de 456 euros après une mastectomie et de 1 391 euros après une reconstruction.

Marie regrette que les crèmes pour apaiser la cicatrice, le vernis pour masquer la chute de ses ongles, les prothèses externes, les soutien-gorge adaptés et les perruques soient considérés comme des « soins de confort » par la Sécurité sociale alors qu’à ses yeux, c’est quasiment indispensable. Elle reconnaît avoir sacrifié le budget loisir de la famille pour financer ces dépenses. Des épreuves en chaîne qui supposent détermination et courage !

 

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