La sophrologie l’a aidée à ne pas se fâcher avec son image de femme

La sophrologie l’a aidée à ne pas se fâcher avec son image de femme

Victime d’un cancer du sein il y a deux ans, Aline a eu recours à des séances de sophrologie pour remonter la pente. A l’occasion d’Octobre Rose, elle raconte son expérience.

« Je n’aurai jamais eu l’idée de le faire, si une amie ne m’en avait pas parlé. Je savais à peine en quoi cela consistait et pensais plutôt m’orienter vers de la méditation », raconte-t-elle. Désormais reconnue par le corps médical pour ses effets positifs, cette technique ne se substitue pas à un traitement médical. En revanche, elle permet d’accompagner les personnes malades dès le diagnostic et dans leur parcours de soins.

Au moment de l’annonce

« Contrairement à ce que l’on peut imaginer de prime abord, la sophrologie n’est pas utile que dans un second temps, mais immédiatement après l’annonce de la maladie. Cette dernière représente un choc considérable, et les séances que j’ai suivies dès ce moment là m’ont sans doute permis de mieux affronter le traumatisme », témoigne Aline. Comme beaucoup de patientes, elle a éprouvé à ce moment là de la rage, de la colère, de l’incompréhension et un profond sentiment d’injustice, d’autant que le sort n’avait déjà pas toujours été clément avec elle jusqu’alors. « Evacuer les tensions et mieux contrôler ses émotions négatives permet de les surmonter. Finalement, il s’agit de prendre du recul », ajoute-t-elle. Pour sa part, elle a opté pour des séances individuelles, mais il existe aussi des accompagnements en groupe. Au départ, les exercices m’ont un peu surpris puisqu’il s’agit de travailler non seulement sur la respiration, mais aussi sur la gestuelle et la visualisation. Mais j’en ai assez vite compris l’intérêt », observe-t-elle.

Pendant les traitements

Par la suite, elle a hésité à poursuivre, connaissant, comme beaucoup de personnes, des phases de rejet. Mais elle reconnaît, a posteriori, que les séances lui ont permis de mieux se préparer aux chimiothérapies et radiothérapies, ainsi qu’à l’opération de reconstruction mammaire. « Baisse de vitalité, nausées… sont autant de maux qui peuvent être à mon sens atténués, sans toutefois disparaître complètement. Il ne faut donc pas trop en attendre. Ce n’est pas magique. Je l’ai plutôt vécu comme une légère amélioration de mon bien être, si toutefois on peut utiliser ce mot alors même qu’on traverse des phases très pénibles », constate-t-elle. Difficile, avoue-t-elle, de savoir si elle aurait eu moins d’énergie sans avoir recours à la sophrologie, mais elle a néanmoins le sentiment que cela lui a permis de ne pas trop « se fâcher avec son image de femme ».

Faire face à l’après cancer

Aline s’est très bien entendue avec la sophrologue qui l’a accompagnée. Elle est assez convaincue que la relation de confiance a sans doute joué à plein dans l’efficacité des séances. Cela ne l’a pas empêchée de ne pas poursuivre pendant la phase de rémission, quand bien même elle est parfaitement consciente que cela aurait eu du sens. « Je crois que j’en avais assez des traitements, même des plus légers. Je voulais oublier tout cela. Penser à autre chose. Mais je connais certaines femmes qui ont poursuivi pendant cette période, et cela les a aidées à faire face à la peur de la récidive », précise-t-elle. En effet, le sentiment d’avoir une « épée de Damoclès » au dessus de la tête, peut être source de stress. De même que la perte de repères liée à l’annonce de la guérison. En effet, l’après cancer n’est pas toujours aussi simple qu’on pourrait le penser. Il faut reprendre un nouveau rythme et renouer avec la confiance en soi.