Danièle était chirurgien-dentiste. Elle est aujourd’hui hypnothérapeute. Elle raconte comment la maladie a donné un nouveau sens à sa vie professionnelle.
« J’ai toujours voulu faire un métier qui me permette de soigner les autres. C’est pour ça que j’ai choisi une profession médicale. Mais aujourd’hui je veux aller plus loin et soulager la souffrance psychique des gens », confie Danièle Amor. Quand début 2013, cette jolie femme, chirurgien-dentiste, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein avancé, sa vie bascule. Elle a 46 ans, elle est la maman de quatre enfants dont le petit dernier n’a que 5 ans.
Le pronostic était mauvais, et j’ai bien cru que j’allais mourir.
Très vite, elle est prise en charge. Opération, chimiothérapie, radiothérapie. Pendant un an elle cesse toute activité professionnelle et mobilise toutes ses forces contre la maladie. « Dans les pires moments, j’étais tellement affaiblie que tendre la main pour saisir un objet me demandait un effort insurmontable. Parfois, il me fallait me concentrer de longues minutes pour ordonner à mon cerveau des gestes anodins ». Elle se fait alors une promesse : si elle recouvre ses facultés, elle consacrera sa vie à soulager ceux qui connaissent cette souffrance.
Danièle
Quand vient enfin la rémission, Danièle se forme à la psychologie. Elle s’intéresse aux travaux de Reuven Feuerstein, célèbre psychologue israélien, l’un des premiers à avoir avancer l’idée que l’apprentissage peut modifier la structure du cerveau. Ce dernier a développé des méthodes inédites auprès d’enfants autistes, trisomiques ou ayant souffert de traumatismes pour les aider à développer leurs capacités cognitives. Elle se forme aussi à l’hypnothérapie sur les adultes et les enfants. Une pratique employée aujourd’hui en soutien de psychothérapie, comme moyen d’anesthésie par certains praticiens ou soin de support pour le cancer.
« À travers chaque patient, c’est ma propre souffrance que j’appréhende et dont je me guéris chaque jour un peu mieux. »
Danièle ferme son cabinet dentaire pour se consacrer à un métier qui correspond à un souhait enfoui depuis toujours : « être à l’écoute des autres. Les aider à se trouver ou à se retrouver. Cette hypersensibilité qui s’est souvent retournée contre moi, m’est enfin utile ».
Quand elle s’installe comme hypnothérapeute à Paris, une profonde émotion l’étreint face à ses premiers patients : « je suis enfin là où je dois être ». À travers ces adolescents meurtris par l’échec scolaire, ces jeunes enfants souffrant de terreurs nocturnes, ces adultes en détresse, c’est, explique-t-elle, « ma propre souffrance que j’appréhende et dont je me guéris chaque jour un peu mieux. C’est un sentiment de plénitude indicible quand je m’occupe d’un patient. Chacun d’eux est un jalon vers ma renaissance. Je les remercie de m’aider à retrouver ainsi le sens de ma vie ».
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