Le passage de l’adolescence à l’âge adulte n’est pas une période facile pour les jeunes. Nombreux sont ceux qui sont en situation de détresse. Quelles attitudes convient-il d’adopter, en tant que parent, lorsqu’on perçoit un malaise ? Marie Tournier, psychiatre, nous livre quelques conseils.
Les adolescents français ne sont pas très en forme, en particulier les filles. C’est ce que nous a montré l’étude SEYLE, conduite dans plusieurs pays d’Europe. Elle montre une fréquence assez élevée de symptômes de dépression ou d’anxiété, d’utilisation nocive d’internet, de consommation de tabac et autres substances. En effet, nous sommes l’un des pays les plus consommateurs de cannabis. Quant à l’alcool, il s’est banalisé. Les jeunes boivent beaucoup plus, plus souvent et en plus grande quantité.
Ce sont d’abord les résultats scolaires qui peuvent alerter, puisqu’on note un désintéressement du jeune vis-à-vis des cours. Nous pouvons repérer également un manque de sommeil.
Par ailleurs, en cas de perte de contrôle d’un usage de substances, les jeunes s’isolent et délaissent leurs activités habituelles, même leurs loisirs ou leur réseau social. Ils se consacrent de plus en plus à la recherche de ces substances, à leur consommation et au fait de se remettre de leurs effets.
Les parents doivent essayer de ne pas paniquer car c’est mal perçu par les adolescents et les étudiants. Il faut essayer de communiquer pour comprendre l’importance de ces comportements. Cela suppose beaucoup de bienveillance.
La rébellion va se manifester vis-à-vis des parents et du milieu familial. En revanche, les jeunes qui vont vraiment mal s’isolent de tout le monde. Un jeune en dépression par exemple, délaisse sa famille, mais aussi ses amis, ses activités et déserte même les réseaux sociaux. Tout cela perd de l’intérêt à ses yeux, il se replie sur lui-même. La communication entre les enfants et les parents n’est pas toujours facile. Il peut être pertinent de proposer la médiation de quelqu’un de confiance, d’un proche de la famille ou d’un professionnel de santé.
Il faut commencer par dire son inquiétude avec calme, sans trop montrer sa propre angoisse, en précisant les comportements que l’on a observés et qui nous ont surpris.
Je recommande aux parents de verbaliser les choses et de ne pas hésiter à dire au jeune que l’on est inquiet pour lui. Il faut lui proposer son aide ou celle d’un professionnel de santé.
Je pense que c’est important de garder sa place de parents, et d’être clair et transparent.
Quand le dialogue est fermé, une tierce personne, comme par exemple le médecin de famille qui connaît bien l’adolescent, peut être l’intervenant de première ligne. Par ailleurs, dans quelques villes, comme Bordeaux, il existe des consultations aux urgences où les parents peuvent venir, sans être nécessairement accompagnés par leur enfant. Ils viennent dans un premier temps expliquer à un professionnel de santé ce qui se passe, et le jeune peut venir de son côté dans un deuxième temps. Ces consultations peuvent aider et rassurer des parents parfois désemparés.
Je crois que nous n’expliquons pas suffisamment la santé, même aux enfants. Un adolescent de 15 ou 16 ans n’a pas du tout envie de nous écouter. Il va être en réaction avec tout ce que nous allons lui dire.
Si nous nous adressons à des enfants de 10-12 ans et que nous expliquons comment rester en bonne santé, c’est différent et là nous faisons vraiment de la prévention. C’est un moment où ils sont capables d’écouter, de croire ce que nous leur disons. Ils sont moins en réaction avec ce que dit l’adulte. Il y a alors une véritable action d’information sur la santé, dans une logique éducative.
Les étudiants disent qu’ils ont besoin d’informations sur la santé mentale et la santé en général. Bien les informer sur des pathologies est une prévention pour eux-mêmes, leur entourage. Mieux vaut donc commencer l’évangélisation le plus tôt possible.
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