La science en marche

La science en marche

L’Inserm a accompli de réels progrès dans l’analyse de la maladie de Parkinson. Des moyens ont été mis en place pour limiter le processus à l’origine des maladies neurodégénératives, que ce soit celle de Parkinson ou celle d’Alzheimer.

En effet, les équipes de l’INSERM ont contribué à découvrir les mécanismes intimes à l’origine des syndromes parkinsoniens. Ils ont analysé la production insuffisante dans le cerveau de la dopamine et la façon dont on peut soulager les symptômes grâce à des traitements destinés à rétablir des concentrations normales de dopamine dans le cerveau.

Rappelons que cette affection ne peut néanmoins pas être guérie. Elle touche plus de 100 000 personnes en France, dont 8 000 nouveaux cas chaque année.

« J’ai toujours estimé que la qualité de la prise en charge des malades dépendait du niveau de l’enseignement médical et ce dernier est directement corrélé à la recherche scientifique. D’où l’importance pour les médecins de faire de la recherche en plus de la clinique », explique le Pr Yves Agid, lauréat du grand prix Inserm 2001 pour ses travaux sur les mécanismes et les conséquences de la neurodégénérescence. Neuropsychiatre et chercheur en biologie cellulaire, il a travaillé sur le cerveau, en particulier sur des structures nerveuses phylogénétiquement anciennes, les noyaux gris centraux.

La maladie de Parkinson est caractérisée par un dysfonctionnement très sévère de ces petites structures que l’on appelle les noyaux gris centraux en raison du déficit en dopamine. « Sur ce modèle, nous avons d’une part identifié les circuits nerveux à l’origine des symptômes parkinsoniens et, d’autre part, cherché à comprendre les mécanismes biochimiques à l’origine de cette maladie. Ces progrès ont été réalisé par des études de génétique moléculaire et de biologie cellulaire. C’est ainsi que nous avons montré qu’il n’y avait pas une mais des maladies de Parkinson », relève cet expert.

Il est l’un des pionniers de la médecine personnalisée et a pu observer des traitements nouveaux dans certaines formes sévères d’affections psychiatriques, comme les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et la maladie de Gilles de La Tourette.

Il souligne à quel point le cerveau est un organe d’une complexité inouïe : « Il est, en petit, ce que l’univers est en grand. C’est pourquoi la recherche en est à ses tout débuts. Il se passera un jour, dans le domaine des maladies du système nerveux en général et de la psychiatrie en particulier, ce qui s’est passé pour le cancer. Il y a cinquante ans, les traitements étaient peu efficaces. Tel n’est plus le cas aujourd’hui, puisque l’on guérit plus de la moitié de ces malades ».

La science cherche désormais à ralentir l’évolution de ces affections. L’idée d’un traitement universel pour toutes ces maladies a été abandonnée.