Selon une récente étude britannique, de trop grosses journées de travail peuvent accroître le risque moyen d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Bien évidemment, avoir un emploi protège contre la dépression, mais il est recommandé de ne pas aller au delà d’un certain seuil. En témoignent les cohortes testées par les auteurs de cette expérience. Ils ont en effet suivi plus de 600.000 personnes pendant sept à huit ans et ont constaté que celles qui travaillaient 55 heures par semaine ou plus voyaient leur risque d’AVC augmenter de 33 % par rapport aux autres. « Dans un groupe de 1000 personnes avec des horaires de 35 à 40 heures par semaine, on recenser 4,5 AVC. Dans un groupe où elles travaillent 55 heures ou plus, on passe à 6», explique le coordinateur de l’étude. Il pointe aussi des risques accrus de maladies coronariennes.
Selon les chiffres de l’OCDE, en France, un travailleur à plein temps sur trois fait plus de 40 heures par semaine. Autre statistique troublante émise par l’Institut national de veille sanitaire : on déplore 33.000 décès par an en France liés à des AVC. Il s’agit donc d’un véritable enjeu de santé publique. Un AVC se manifeste par une interruption brutale de l’irrigation sanguine du cerveau sous l’effet d’un caillot qui obstrue une artère ou en raison d’une hémorragie cérébrale.
A noter, le travail n’est pas seul en cause. Il existe d’autres facteurs de risque, tels l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’âge, le tabagisme, la consommation d’alcool et la sédentarité. De ce fait, il est compliqué d’établir des conclusions trop hâtives entre stress et AVC. D’autant, comme le soulignent certains experts que les catégories sociales qui travaillent le plus (cadres supérieurs, travailleurs indépendants, agriculteurs…) ont tendance à se nourrir plus mal, à avoir des rythmes de sommeil moins réglés et à être plus sédentaires.
Au delà des horaires, le travail de nuit peut aussi avoir des impacts négatifs sur la santé. Troubles du sommeil, problèmes digestifs, risques cardio-vasculaires et cancers touchent particulièrement les personnes qui ont des horaires décalés. Quels que soit les cas de figure, il est donc pertinent d’établir des messages de prévention adaptés.