Congélation des gamètes, une pratique à promouvoir

Cancers
Congélation des gamètes, une pratique à promouvoir

Certains traitements contre le cancer peuvent rendre stériles les patients. Préserver la fertilité des plus jeunes est le défi que se sont lancés deux chercheurs français.

Les chimiothérapies et les radiothérapies peuvent avoir des effets délétères sur la fertilité des patients. Deux scientifiques toulousains, Myriam Daudin et Louis Bujan, estiment que des progrès restent à faire en France à ce sujet et qu’il convient de mieux informer les plus jeunes sur la manière de conserver leurs ovules ou spermatozoïdes. Cela suppose aussi de former le personnel soignant afin que des explications puissent être délivrées sur l’existence des CECOS (Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme), les seules structures habilités en France à recevoir et conserver spermatozoïdes et ovules. Il en existe 23 en France.

Si, en France, la loi oblige à informer les patients qui vont entamer des traitements dangereux pour leur fertilité afin de préserver leur chance de procréer à l’avenir, ces deux chercheurs du centre hospitalier universitaire Paule-de-Viguier de Toulouse relèvent un déficit encore important de formation et d’information en la matière. Ils ont publié les résultats de leur enquête dans la revue américaine Fertility and Sterility. Selon eux, les patients français ne sont pas assez informés à ce sujet. Ils observent que les dépôts de sperme réalisés par des adolescents et jeunes adultes français atteints de cancer ont augmenté entre 1973 et 2007. Ils restent donc optimistes sur l’évolution de cette pratique. Au total, 4 345 adolescents ou jeunes adultes hommes, âgés de 11 à 20 ans et malades de cancer ont consulté dans des CECOS en vue d’une préservation de leur fertilité. Pour 3 616 d’entre eux, cette consultation a abouti à la congélation de leur sperme.

Force est de reconnaître qu’il n’est pas toujours facile de faire de la pédagogie sur ces sujets auprès de jeunes malades souffrant de leucémies, de lymphomes ou de tumeurs des cellules germinales. En effet, pour eux, ces questions sont très éloignées de leurs préoccupations, d’autant qu’ils ont que peu de représentations de tout ce qui est lié à la reproduction.

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