A l’occasion de Mars Bleu, les équipes de Voix des Patients se sont rendues à l’Institut Gustave Roussy, pour rencontrer le Dr David Malka. Il nous explique la façon dont se déroule le test de dépistage du cancer colorectal (CCR).
Un test finalement très simple puisqu’il se pratique chez vous, dans vos toilettes, et que les résultats arrivent 15 jours plus tard. Si ce test est négatif, rendez-vous deux ans plus tard. En revanche, s’il est positif, il faudra alors envisager une coloscopie. Là aussi, il convient de dédramatiser, et ce d’autant plus que cet examen, à la fois diagnostique et curatif (puisque le gastro-entérologue peut enlever des adénomes, ces tumeurs bénignes mais à potentiel de dégénérescence cancéreuse).
La coloscopie peut donc vous sauver la vie. Plus un cancer du côlon est traité à temps, meilleures sont les chances de guérison. De plus, quand la maladie est prise en main à un stade précoce, la chirurgie sera le seul traitement. Autrement dit, il n’y aura pas besoin de chimiothérapie ou de radiothérapie adjuvante. Et si ces dernières s’avèrent malgré tout nécessaires, les chances de guérison sont bonnes.
Trois niveaux de risque
Le Dr Malka distingue trois niveaux de risque :
- Le risque est qualifié de moyen pour la population générale en France et dans les pays occidentaux, lorsque cette population n’a ni symptômes, ni antécédents. Si le cancer colorectal est l’un des plus fréquents, c’est parce qu’il est lié à nos modes de vie (alimentation pas toujours saine et équilibrée, et activité physique souvent insuffisante). Cela justifie un dépistage de masse, à partir de 50 ans, lequel doit être fait tous les deux ans jusqu’à l‘âge de 75 ans ;
- Le risque est qualifié d’élevé (1,5 à 3 fois plus) pour les personnes ayant des antécédents d‘adénomes colorectaux, notamment lorsqu’ils sont avancés (≥ 1 cm, ≥ 3 adénomes,…). C’est le cas aussi quand vous avez un parent au premier degré (père, mère, frères, sœurs, enfants…) qui a été touché. On recommande alors de se dépister plus activement (coloscopie plutôt que test fécal) et plus tôt (vers 40 ou 45 ans, ou bien 5 à 10 ans avant l’âge au diagnostic chez la personne apparentée ; par exemple, si votre père a eu un cancer à 45 ans, il serait souhaitable de faire une coloscopie vers 35 à 40 ans) ;
- Le 3e niveau de risque, qualifié de très élevé, concerne la minorité de personnes qui ont un syndrome de prédisposition génétique au cancer colorectal, comme le syndrome de Lynch et les polyposes adénomateuses. Ces personnes sont astreintes à un programme de surveillance précoce et intensive spécifique. Le dépistage peut ainsi commencer dès l’adolescence.
Se prémunir d’un cancer colorectal
Une alimentation équilibrée et riche en fibres est assurément recommandée, et d’ailleurs il y a beaucoup plus de cas dans les pays occidentaux caractérisés par une sorte de malbouffe qu’au Japon par exemple. Mais attention, précise le Dr David Malka, ce n’est pas parce que vous mangez sainement que vous êtes dispensés d’un dépistage. En effet, à partir de 50 ans, hommes et femmes peuvent potentiellement développer un cancer du côlon. D’où l’importance de ce test très simple, et qui peut sauver votre vie !