Depuis qu’elle a appris qu’elle était atteinte d’un cancer, Béatrice se bat pour survivre. Dans tous les sens du terme….
« La maladie, c’est vraiment la double peine, explique-t-elle. Non seulement on subit des traitements éprouvants et un stress inégalé, mais en plus financièrement, c’est la dégringolade ». Contrainte d’arrêter de travailler, elle doit rembourser un emprunt qui rend ses fins de mois difficile. Elle a toutefois réussi à négocier avec sa banque le tableau des échéances. Car ce qu’elle a appris, c’est tout simplement à demander….
Apprendre à demander de l’aide
« Quand on a comme moi un enfant à charge, et qu’en plus, on l’élève seule, c’est difficile », précise-t-elle. Heureusement, Béatrice peut compter sur l’aide de ses parents et de ses proches. « La maladie, c’est l’occasion de repérer les vraies amies. Les fausses se sont évaporées, mais les personnes qui comptent sortent du lot par leur volonté de vous aider. Leur soutien m’a énormément boostée », confie-t-elle. Nombreuses sont celles qui lui ont proposé de s’occuper de l’enfant pendant ses chimio, de l’aider à approvisionner la maison, de la recevoir chez elles, ou de faire un peu de ménage à ses côtés. « Avant, je mettais un point d’honneur à me débrouiller toute seule. Mais quand on est face à l’épreuve, il faut prendre conscience qu’on peut solliciter les autres sans forcément manquer de dignité. Au contraire », témoigne-t-elle. Au-delà de ses proches auxquels elle a demandé de l’aide, Béatrice s’est tournée vers des associations et des structures d’état pour bénéficier d’un soutien matériel. Et de confier : « Je me suis faite accompagner par une psy. Cela m’a permis de comprendre que le manque de dignité, c’était plutôt le fait de se laisser aller. La maladie, c’est vraiment une double peine. Il faut survivre au sens premier du terme. Mais aussi au sens de faire face aux besoins les plus primaires ». Légales ou humaines, des solutions existent.
Au bout du tunnel brille la lumière
Béatrice, qui travaille au sein du département immobilier d’une grande banque, est consciente qu’elle reprendra bientôt son activité. Elle sait que les choses rentreront dans l’ordre et qu’il faut faire un peu le dos rond en attendant. « Le plus dur, c’est pour mon fils. J’aimerai le gâter comme il le mérite, mais forcément, les temps sont durs. J’ai la chance qu’il le comprenne », raconte-t-elle, tout en se félicitant de cet enfant qui lui donne au quotidien la rage de lutter. Car selon elle, avoir un ou plusieurs enfants à charge est certes une difficulté supplémentaire, et en même temps, c’est une véritable raison de vivre. « Pour faire face, je me suis représenté un tunnel. Il est sombre, étroit et inconfortable. J’ai le sentiment d’être encore recroquevillée à l’intérieur. Je vais en sortir avec quelques courbatures, mais dans deux ans, mon emprunt sera remboursé et en théorie, je serai guérie. Au bout de ce long conduit brille la lumière » conclut elle. Un message d’espoir et d’optimisme qu’elle a envie de partager avec tous ceux qui traversent des épreuves !