Pour les personnes fragilisées par la maladie, le maintien dans l’emploi n’est pas toujours évident. Le travail à distance, favorisé par l’essor des nouvelles technologies, est un moyen de ne pas perdre pied sur un plan professionnel, tout en disposant de la flexibilité nécessaire face aux traitements à suivre et/ou à son état de santé.
En effet, la fatigue, la douleur, la nécessité de se rendre aux toilettes souvent, la difficulté à se mouvoir… sont autant de causes qui empêchent le salarié d’être présent en permanence sur le site de son entreprise. Internet a beaucoup révolutionné nos quotidiens et nos pratiques professionnelles et permet donc des aménagements viables.
Les mentalités doivent évoluer
Reste que l’ouverture des dirigeants dans l’entreprise ne le permet pas systématiquement. De leur souplesse sur ces sujets, dépend pourtant l’inclusion ou l’exclusion des personnes malades. Le télétravail est un formidable outil d’insertion permettant de communiquer à distance avec autant de sérieux et d’investissement que lorsqu’on est physiquement sur place. Malheureusement, en France, cette option d’aménagement de poste reste réservée à des personnes atteintes de handicaps très lourds et de l’avis de beaucoup d’observateurs, elle reste marginale et sous-exploitée. En cause, la culture managériale mais aussi des craintes propres aux travailleurs eux mêmes, qui redoutent d’être isolés. Pourtant, certaines formes de télétravail collaboratif tel que le visiotravail sont des solutions adaptées. Par le biais d’une caméra, les intervenants peuvent se voir et se parler en quelques clics où qu’ils se trouvent. Il est possible de créer des espaces virtuels Les mentalités doivent donc changer de part et d’autre.
Plusieurs pathologies concernées
Les personnes souffrant d’insuffisance respiratoire et prisonnières d’un respirateur ou d’une bouteille d’oxygène, celles qui sont victimes de pneumopathie et de maladie immunitaire les empêchant d’être en contact avec le public (travail, transports) ou encore les asthmatiques hypersensibles aux allergènes présents massivement dans l’air extérieur sont particulièrement concernés. D’autres patients sont susceptibles d’être intéressés par ces méthodes : ceux qui subissent de longues séances de dialyse ou soins respiratoires, et ceux qui ne sont pas en mesure de conduire un véhicule jusqu’au lieu de travail. Des expériences concluantes de télétravail ont également été menées auprès de tétraplégique ne pouvant communiquer qu’au travers d’un ordinateur, de personnes souffrant d’un indice de masse corporelle limitant leurs déplacements ou dont l’allocution impose une assistance vocale. Le télétravail est par ailleurs adapté pour certaines personnes aveugles, malvoyantes ou à mobilité réduite.
Instaurer un dialogue
Pour tenter de bénéficier de cette organisation, les patients peuvent engager des négociations avec les départements des ressources humaines et le médecin du travail. Il s’agit de mettre en avant que, pour des raisons de rythmes, d’horaires, ou encore de contraintes environnementales, le télétravail est plus adapté. Les employeurs ont tout intérêt à faire preuve de souplesse pour conserver la motivation et l’implication de leurs équipes. Il en va en effet du moral des patients et de l’amélioration de leur qualité de vie, mais surtout de la préservation de leur santé et de la diminution du stress. Autant de bonnes raisons de faire bouger les lignes !