En se projetant en vacances, elle a mieux appréhendé son traitement contre le cancer

Ma vie quotidienne
En se projetant en vacances, elle a mieux appréhendé son traitement contre le cancer

Profiter d’un moment de vacances quand on suit un traitement lourd, c’est possible. Encore faut-il bien s’organiser en amont…
Quand elle a fait part à ses proches de son souhait de partir au soleil en décembre, elle a fait face à une levée de bouclier.

Est-ce vraiment bien prudent ? Supporteras-tu un long voyage en avion ? Comment vas-tu faire si tu es mal sur place ? Voilà ce que j’ai entendu », raconte-t-elle.

Pourtant, être malade et voyager, ce n’est pas incompatible, sous réserve d’avoir les autorisations médicales et de ne pas rompre la continuité des soins.

Partir en vacances a été salvateur

« Je vis déjà ma maladie comme une punition, alors si j’étais restée assignée à domicile, je l’aurais vécu comme une double peine », raconte Noémie. Elle se félicite de ne pas avoir cédé aux injonctions des plus pessimistes : « au contraire, le fait de partir avec des amies a été salvateur. On sait que le moral est important pendant les traitements, or, le fait de me projeter et d’échafauder ce projet m’a permis de tenir pendant certaines chimio compliquées », témoigne-t-elle rétrospectivement. Bien évidemment, elle a sollicité son oncologue :

Je lui en ai parlé plusieurs mois avant la date du départ. Il m’a avoué qu’il n’était pas enthousiasmé compte tenu de l’accélération de mes métastases, mais il a été sensible à mon désir d’évasion ».

Il a alors adapté le traitement pour permettre à Noémie de partir entre deux chimiothérapies : « il a même contacté un confrère à Pointe à Pitre, où je souhaitais me rendre ». Deux semaines avant de s’envoler, Noémie devait le consulter à nouveau pour qu’il lui donne un ultime feu vert : « je n’avais qu’une peur, c’est que le feu soit orange ou rouge. J’aurais été désespérée de perdre le billet d’avion et de laisser mes deux meilleures amies partir sans moi ». Et d’ajouter : « heureusement, les planètes étaient alignées et mon état de santé, bien que pas brillant, semblait compatible avec le séjour. J’ai la conviction que c’est la volonté ardente de partir qui m’a permis de tenir bon et de contrôler l’évolution de la maladie ».

Le sac bien rempli, mais l’esprit léger

En parallèle de l’autorisation de l’oncologue, Noémie a aussi dû réaliser des démarches auprès du médecin conseil de l’Assurance Maladie, dans la mesure où elle était en arrêt de travail et percevait des indemnités pour son ALD (affection de longue durée). « Je suis partie avec des maillots de bain, des sandales et de la crème solaire. Mais aussi avec mon dossier médical sous le bras, sans parler des coordonnées des équipes à contacter en cas de besoin, de mes ordonnances, de ma carte vitale, de mon attestation de mutuelle, de ma carte de groupe sanguin, et bien sûr mes médicaments ! Sans oublier les shampoings et gels douche adaptés, à privilégier à ceux des hôtels pour les personnes dans mon cas », précise-t-elle. Jamais auparavant un voyage n’avait nécessité une telle organisation, d’autant qu’il lui a aussi fallu se procurer des sacs isothermes pour que les traitements résistent au pics de chaleur. « J’ai tout anticipé, y compris le décalage horaire, afin de prendre mes médicaments à heure fixe. Mais aussi le fait de faire relever le courrier par un proche, afin de ne pas rater la réception d’un document important », détaille-t-elle.

De nécessaires précautions

Dans son programme de visites, Noémie a tenté d’esquiver les bains de foule, afin d’éviter une surexposition aux microbes, sachant que son système immunitaire était affaibli. « J’ai suivi tous les conseils à la lettre : me laver régulièrement les mains, me couvrir la tête avec un chapeau, me badigeonner d’une crème solaire spéciale sans substance irritante, ne pas être dehors aux heures les plus chaudes, porter des vêtements couvrants et des lunettes de soleil… J’étais prête à tout pour avoir le bonheur d’être là », se remémore-t-elle.

Partir en vacances quand on a une maladie chronique représente à mes yeux une véritable charge mentale, mais on mesure tellement le bonheur d’être en vie qu’on en savoure chaque seconde », conclut-t-elle.

 

M-FR-00011726-1.0 – Établi en juin 2024