Venir à bout des mauvaises habitudes liées au confinement

Venir à bout des mauvaises habitudes liées au confinement

Pendant l’épidémie de Covid, les Français ont souvent pris de mauvaises habitudes alimentaires, ce qui a engendré des problématiques de prise de poids. Comment se “remettre sur les bons rails” sans culpabiliser ?

Sédentarité oblige, nombreuses sont les personnes qui ont eu tendance à se laisser aller, d’autant que les salles de sport étaient fermées. Un peu déprimées, elles ont mangé davantage. D’abord parce que faute de pouvoir sortir, elles se sont fait plaisir autrement. Mais aussi parce que, quand on est chez soi plutôt qu’au bureau, il est plus facile de se diriger vers le placard à gâteau. Flora Fourrage-Valli, nutritionniste, voit régulièrement dans son cabinet ce type de profils : «les gens viennent me voir en me disant qu’ils ont pris du poids ces derniers mois». Elle met un point d’honneur à ne pas les culpabiliser : «dans un premier temps, je fais un point pour voir où ils en sont au niveau de l’alimentation. Je ne propose jamais de régime, mais plutôt des rééquilibrages alimentaires en repartant sur de bonnes bases. Il s’agit d’y aller progressivement».

Le rôle délétère de la sédentarité

A ses yeux, il est important en effet de vérifier si la personne avait des habitudes alimentaires saines avant le confinement et si c’est cet épisode sanitaire qui a joué, auquel cas il s’agit d’évaluer ce qui a péché. Souvent le problème est lié à la sédentarité, mais il arrive que certaines habitudes aient changé. Reste alors à leur «remettre le pied à l’étrier». Mais comment inciter les gens à refaire du sport pour ceux qui ont lâché pendant un an voire davantage ? La remise en route est parfois difficile, mais selon la nutritionniste, il faut qu’il y ait un déclic. «On ne peut rien imposer, mais il convient d’expliquer les effets du sport sur le métabolisme. L’alimentation joue beaucoup, mais l’activité physique également. Elle ne permet pas juste de se remuscler, mentalement, cela fait beaucoup de bien aussi. Je ne cherche pas à convaincre mes patients, mais à expliquer que le relâchement est normal pour tout le monde avec pour objectif de les amener à retrouver un bon rythme à la fois sur un plan alimentaire et sportif».

Certaines personnes culpabilisent parce qu’elles ont pris du poids. «Il est normal pour un adulte de manger en bonne quantité et le gras, qui est souvent diabolisé, est indispensable à une bonne santé. Je leur explique qu’ils ne doivent pas s’astreindre à n’ingérer que 1000 calories, bien au contraire, un régime trop restrictif est contre-productif à la perte de poids. Un adulte ayant une activité physique moyenne devrait consommer entre 2000 et 2500 kcal/jour. Ainsi, ils se rendent compte que finalement, une alimentation équilibrée n’est pas si restrictive !». Cette réhabilitation psychologique est essentielle, car les personnes qui ont pris du poids sont parfois atteintes sur le plan du moral, avec le sentiment d’être sur une pente descendante en raison d’une perte de contrôle. Elles s’en veulent de ne pas avoir réussi à gérer.

Opter pour une transition en douceur

Pour autant, pas question de troquer du jour au lendemain les chips, cacahuètes et gâteaux… contre des légumes verts. Il faut y aller de façon progressive. Le corps ne tiendrait pas et le mental non plus. Petit à petit, il s’agit de réintégrer des aliments plus sains. C’est ainsi que la plupart du temps, les patients se remettent dans le droit chemin. « Pour tenir sur la durée, il faut que l’alimentation ne soit pas trop contraignante. Sinon ce n’est pas tenable. Au-delà de la perte de poids, ils ont tout à gagner.  Au fil du temps, ils se sentent beaucoup mieux, moins fatigués, moins stressés. Ils ont même moins de mal à monter les escaliers et à gérer les efforts du quotidien. Ils sont plus en forme et mieux dans leur tête », explique-t-elle. En revanche, là aussi, le contraste ne doit pas être trop abrupt. « Si des personnes après une longue période d’inactivité choisissent de se donner à fond, elles risquent de se dégoûter. On ne peut pas tout changer du jour au lendemain, au risque de craquer. Se faire accompagner, quand c’est possible, c’est beaucoup plus motivant ». Une fois que les patients ont retrouvé un rythme de croisière, il faudrait pouvoir – selon elle – pratiquer une activité physique trois fois par semaine à rythme modéré d’une heure/une heure et demie. Mais dans la mesure où on sort d’une période compliquée, il n’est pas aberrant de lever le pied sur ses exigences !

 

M-FR-00004808-1.0 – Etabli en juillet 2021