J’ai pour habitude de parler de notre croisière à trois : mon mari, la maladie et moi…
Mon mari a eu un cancer de l’oesophage en novembre 2011. Quand le diagnostic est tombé, le ciel nous est tombé sur la tête. Opéré en juillet 2012 après une longue thérapie de 35 séances de rayons et deux cures de cinq jours de chimiothérapie, je vous laisse imaginer notre galère, ponctuée d’effets secondaires, crises de goutte, diarrhées, ainsi que mon impuissance et mes peurs.
Mon mari a effectué un séjour de trois semaines en CHR (Centre Hospitalier Régional), au service soins intensifs et soins continus, suivi d’une longue convalescence de cinq semaines… Lors d’un contrôle 6 mois plus tard, alors que nous pensions que le plus dur était derrière nous, les médecins nous annoncent que le cancer a migré et a engendré des métastases aux poumons et au foie. Comme je dis toujours, nous avons remis nos habits de guerrier; hélas, la lutte était inégale.
Que vous dire des nuits sans sommeil, de mes craintes, de me battre pour ne jamais faillir, alors que je suis seule sur le coup…
Il me faudrait plus qu’une page pour vous raconter notre parcours, le discours des médecins, leur façon d’annoncer les diagnostics, les différents protocoles et leurs effets secondaires…
Que vous dire de notre vie à nous les accompagnants qui devons être sur tous les fronts et ne jamais laisser paraître nos craintes… Être à la fois ferme et douce, conjointe, infirmière et parfois mère fouettarde…
Je pense que beaucoup vont se reconnaitre à travers mes mots. J’ai tant à raconter…
