Malgré sa stomie, Annie garde le moral

Malgré sa stomie, Annie garde le moral

Annie, 46 ans, a été opérée récemment suite à un cancer du côlon. La stomie a quelque peu compliqué son retour à domicile, mais son moral d’acier lui permet de tenir bon. Témoignage.

 

« Après l’intervention, je me réjouissais de rentrer chez moi, explique cette bordelaise. Mais le temps que le côlon cicatrise, il a été nécessaire de mettre en place une stomie ». La réalisation d’une stomie pour un cancer du côlon est généralement assez rare, sauf si on opère en urgence et que le colon est infecté. Vivre avec un anus artificiel suppose une préparation psychologique. Annie l’a vécu en version accélérée grâce à l’aide d’une psychologue de l’hôpital. Concrètement, il s’agit de connecter l’intestin à la paroi du ventre. Les selles sont alors recueillies dans une poche fermée et jetable.

 

“Il est important de se faire aider”

 

« L’essentiel pour moi est d’être bien entourée. Pas seulement par ma famille, mais aussi par des professionnels charmants et patients », raconte-t-elle. Ainsi, pour changer la poche, elle peut compter sur la gentillesse d’un infirmier stomathérapeute qui l’a aidé à manipuler son appareillage. « Ce sont des sujets tellement intimes qu’il est important de pouvoir échanger avec une personne bienveillante et douce », relève-t-elle.

 

Quelques semaines après son retour à domicile, elle a pu reprendre une vie familiale et professionnelle quasi normale. « Les techniques de lavement par la stomie évitent l’émission de selles par la poche pendant 48 heures, ce qui permet de porter une poche plus petite. Mais aussi de décider des périodes d’évacuation des selles », ajoute Annie.

 

Pratiquer une activité physique

 

Bien que forte et courageuse, elle a vécu tout cela comme un traumatisme. Du moins les premiers temps. Mais progressivement, elle a pris conscience de la facilité d’usage de ces dispositifs, et de la compatibilité avec une vie sociale. Et elle a repris le dessus. « Il faut éviter les moments de découragement. Pour cela, la pratique d’une activité physique adaptée peut aider. Je ne m’y suis pas remise tout de suite après l’intervention car il est recommandé d’attendre plusieurs semaines. Et évidemment, je ne fais plus de footing intensif », ironise-t-elle. Après avoir lu des études sur la diminution du taux de récidive après un cancer colorectal chez les personnes qui maintenaient une activité physique régulière, elle est d’autant plus déterminée à ne pas lâcher.

 

Si Annie tient bon, c’est aussi pour ses proches, car ayant vécu avec des parents malades, elle sait à quel point l’irritabilité des patients peut être compliquée à vivre pour l’entourage. Son conseil : s’appuyer sur les professionnels de santé pour mieux vivre la maladie. Elle évoque d’ailleurs son recours à un sexologue pour aménager sa vie conjugale.

 

Mais il n’y a pas que dans la sphère médicale qu’Annie a recours à du soutien. Elle qui avait toujours géré son intendance toute seule a choisi d’avoir recours à une aide- ménagère. « Je bénéficie d’une prise en charge partielle pour la financer », précise-t-elle. Son conseil aux autres patients : ne pas hésiter à se faire aider pour mieux vivre au quotidien. Et autant que faire se peut en pareilles circonstances, tenter de positiver !